L'actualité du livre
Bande dessinéeet Science-fiction  

Husk (tome 1) - Monkey Brain
de L'Homme et Arnaud Boudoiron
Soleil 2007 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2849465660
FORMAT : 24x32 cm

Hasta la vista, T 1000 !!!

Obsolète le Terminator, enfoncé le Robocop, dépassé le cyborg… avec le Husk, un géant cybernétique de 5 mètres de haut, véritable armure connectée avec l’esprit de son porteur, la pègre peut enfin trembler. Et en plus, le Husk est élégant : membres longs et délicatement fuselés, pas de visage mais juste une face sans traits, et avec ça des capacités hors du commun. Mieux qu’un exosquelette, presque une extension du corps humain, une amélioration voire la perfection. Peut-être même une drogue au final : en tous les cas, Sarah, flic à la BMRI, est accroc. « Pilote de Husk » en tandem avec Léo, un ancien soldat blessé par des guerres futures, elle tente les drogues les plus diverses et se laisse aller à ses instincts violents réveillés par le Husk. Mais que deviennent les pilotes de Husk lorsqu’un pirate cybernétique parvient à s’infiltrer dans l’esprit de la machine, pour la contrôler… marionettes humaines ? humains piratés ? Sarah est donc lancée sur la piste du pirate… Mais est-elle bien la chasseuse ? ou plutôt un appât, voire une proie ?

C’est sur cette intrigue cybernétique concoctée par Frédéric L’Homme que l’on démarre pour une série de SF sympathique, qui mélange défis scientifiques (comment « pirater » un être humain ?), réflexion d’anticipation (la police contrôlée par une firme multinationale est-elle encore au service de la population ?) et hypothèses futuristes. Le tout dans un monde à mi-chemin entre Disneyland (avec des cochons « humanisés », des robots en forme d’éléphants roses ou de singes apprivoisés à la fourrure changeante… tout cela évoluant dans un décor au rose kitsch) et Blade Runner (du froid, de l’obscurité, de la pluie, des néons, des androïdes-humanoides et du nippon). Bref, un futur un peu barré, un peu déprimant, où la drogue semble être la seule porte de sortie. Le graphisme d’Arnaud Boudoiron, flirtant avec le réalisme informatisé et le sens aigu des couleurs et des contrastes d’un Fred Beltran (Mégalex) donne de beaux effets, notamment parce que le dessinateur a d’emblée mis en scène un futur où les références cinématographiques abondent. Le lecteur cinéphile s’amusera à pourchasser, à travers les cases, les allusions, les images de film, les clins d’œil. Mais surtout, il appréciera cette série SF prometteuse, où le décor et la société sont presque aussi captivants à voir évoluer, que le récit lui-même.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 28/05/2007 )
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