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Bande dessinéeet Science-fiction  

Carmen Mc Callum (tome 8) - Dans le vide de Kirkwood
de Fred Duval et Gess
Delcourt - Neopolis 2008 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-7560-0409-9
FORMAT : 24x32 cm

Couleurs: Gess & Isabelle Rabarot

EGM en danger

Carmen Mc Callum… la mercenaire la plus sexy (et sans doute la moins chanceuse : cf. la fin de cet album) de l’univers. Avec "Dans le vide de Kirkwood", c’est la fin d’un cycle très réussi sur la génétique, ses manipulations bizarres, ses apprentis sorciers, ses héros révolutionnaires et ses dictatures impitoyables. On avait croisé, dans le tome 7, un généticien fou, amateur de combat du cirque, des sphynx et des centaures, des Cosaques génétiquement transformés en monstres sanguinaires… Avec ce nouvel épisode, c’est l’espace et ses travailleurs de force, tout autant modifiés pour le vide intersidéral. Carmen a été appelée à l’aide par sa copine Naoko, afin d’apaiser une révolution qui vire à la guerre spatiale, entre les multinationales minières qui exploitent les astéroïdes, et les êtres génétiquement modifiés (EGM) qui font le sale boulot sur place, et qui sont la propriété des firmes. Libération des EGM, naissance d’une nation EGM… mais qui dit révolution dit révolte, dissension entre les partisans de la négociation et ceux de la violence, drames en tous genres sur fond d’indépendance et de manipulation. Servant d’escorte pour la mission pacifique du professeur Kapoor, Carmen se frotte à des intérêts importants, et pas tellement satisfaits de cette relecture de la déclaration des droits de l’homme. La naissance d’une nouvelle humanité se fait dans la douleur, et Carmen, dans le rôle de la sage femme, prendra son compte de souffrances.

Ce tome 8 conclut magistralement un cycle « génétique » très réussi : autour d’un thème simple – la révolte des créatures contre leurs créateurs – élaboré à la sauce SF (les manipulations génétiques et leurs limites éthiques, les firmes comme de nouveaux Etats…), Fred Duval a concocté un scénario explosif, qui, après l’Oural, nous entraîne dans d’autres profondeurs glacées, celles de l’espace profond. Une guérilla spatiale originale qui exploite bien le thème du combat dans un univers hostile. Au pinceau, Gess se montre aussi à l’aise dans les environnements spatiaux et confinés que sur la Terre, et Carmen est bien évidemment aussi sexy (mais toujours aussi froide !! ) que d’habitude. Certes, les visages sont toujours rigides et figés, d’un réalisme mal dosé et Gess s’avère plus à son aise dans les décors et la mise en scène que pour les personnages, mais l’ensemble a ce style particulier qui fait le charme de la série. Bref, un album qui complète dignement un cycle très ambitieux et parfaitement maîtrisé, et qui prend place dans une saga SF parmi les plus réussies. A suivre…

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 08/01/2008 )
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