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Bande dessinéeet Science-fiction  

Lanfeust des Etoiles (tome7) - Le Secret des Dolphantes
de Scotch Arleston et Didier Tarquin
Soleil 2008 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 56 pages
ISBN : 9782302-000315
FORMAT : 24x32 cm

Thanos l’increvable ?

Règle de base du héros : la capacité à se fourrer dans des ennuis plus gros que lui… et à cet égard, Lanfeust est un héros de taille cosmique. Dans le tome 6, on l’avait quitté dans une situation délicate : coincé dans un vaisseau qui explosait, et son fils Glin enlevé par Thanos. Arleston ou l’art du cliffhanger extrême. Le lecteur, captivé depuis maintenant 13 albums (en comptant la série Troy), sait bien que le gars Lanfeust a de la ressource et des alliés efficaces, les Dolphantes rencontrés naguères, mais tout de même, qu’allait-il faire en cette galère ? On se souvient, rapidement, que Troy est une sorte d’immense expérience génétique menée par des princes marchands, et que Lanfeust, ayant découvert le pot aux roses, se trouve projeté dans une guerre des étoiles qui le dépasse.

En tous les cas, le tome 7 commence et s’achève sur un sauvetage, mais entre ces deux moments, on se régale : Lanfeust passe à l’attaque (il était temps) de la tanière de Thanos (genre planète perdue et infestée de bestioles pas commodes, qui rampent, piquent, mordent…). Le face-à-face entre les deux adversaires les plus puissants était un passage attendu par les lecteurs et ils ne seront donc pas déçus, Thanos montrant enfin son vrai visage. Ambiance L’Empire contre-attaque donc, pour cet épisode fertile en batailles spatiales, récupérations hasardeuses, planète fétide et marécageuse, créatures abjectes et autres duels d’exception. Le mélange – la symbiose – entre SF et fantasy tient toujours aussi bien, tant dans le scénario rythmé d’Arleston que dans le graphisme survolté de Tarquin. Un constat : désormais, le vrai héros, c’est Hébus le troll… L’après Lanfeust des étoiles serait-il en train de se préparer ?

N’en déplaise à quelques tristes sires, Arleston et Tarquin sont prolifiques, et c’est tant mieux : Lanfeust s’est rapidement hissé au panthéon des bonnes séries de SF-fantasy et ce serait dommage de se priver d’un cycle toujours aussi somptueux et sans doute plus mûr, ou plus sombre, que le précédent. Arleston a même freiné sur le jeu de mot débile, se réservant pour ses Trolls de Troy ! C’est le septième et avant-dernier tome de la série, à déguster donc, tant il semble systématique qu’Arleston et Tarquin déclinent leur série fétiche en huit albums… Et comme d’habitude avec Arleston, l’avant-dernier volet est cataclysmique, apocalyptique, cauchemardesque… tout va mal pour le gentil Lanfeust : son fils est décidément mal éduqué (et drogué avec ça), son pire ennemi (Thanos, passé du statut de crapule à celui de psychopathe boosté aux artefacts extra-terrestres : en progrès) triomphe… De là à dire que le dernier tome (hélas, trois fois hélas) se fait attendre…

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 04/02/2008 )
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