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Bande dessinéeet Chroniques - Autobiographie  

Notre seul ami commun (tome 1) - Celui du crabe
de Boris Mirroir
CFSL Ink Ankama éditions 2013 /  15 €- 98.25  ffr. / 112 pages
ISBN : 978-2-35947-039-0
FORMAT : 16x23 cm

Mon beau mirroir

On l’a déjà dit plusieurs fois ici, on aime le travail de Boris Mirroir (alias Bengrrr, alias la Tête X…), avec ou sans James. Il y a toujours dans ses récits, une égale attention portée au dessin, au rythme et à la présentation générale. Le plus souvent cette dernière joue la carte du rétro en parodiant des visuels de comics, et reproduisant quelques fausses pubs. Avec ce premier tome d’une trilogie (dont la publication s’espacera sur 3 mois), Boris Mirroir entreprend de raconter une histoire à trois voix, une histoire à trois voies. Il y a le chien, le canard et le cochon. Et dans cette fable animalière, c’est finalement l’humain qui prime puisque le livre est sous-titré comme « récit autobiographique ». Déjà, dans le deuxième tome de Pathetik, l’humour et la farce potache viraient au hasard d’une page à l’introspection et aux confessions discrètes. « Celui du crabe », c’est donc le cancer, qui va toucher indirectement le héros-canidé de ce premier tome.

Avant de virer au tragique, l’histoire commençait plutôt de manière bon-enfant. On suivait Boris, le chien donc, dans une virevoltante course à travers la ville (et les bars) pour aller dénicher le dernier jeu vidéo du moment, celui estampillé « NEW! » et qu’il ne faut surtout pas rater, histoire d’avoir de quoi se remplir la console et oublier le vide ambiant. Il y a dans cette première partie tout le talent graphique et le sens du rythme de Boris Mirroir: ça fuse, ça glisse, ça court ! en quelques cases, c’est une virée folle qui est réalisée. On remarquera que les dernières vignettes ne sont plus que des détails (une porte, une clé, une lampe etc.), laissant le personnage hors-champ, mais faisant tout de même de cette séquence un climax parfaitement mené avant la chute finale.

La suite verra notre ami chien devenir le héros de son propre jeu vidéo. Puis, c’est la réalité qui reprend le dessus et voilà Boris confrontée brutalement à la maladie de sa mère. C’est dans ce moment de flou qu’il croise le chemin de Mouss, le sympathique canard. Le début d’une amitié bienvenue.

Il y a toujours ce coté comics à l’américaine qui ravit autant, cette dimension un peu folle de cartoon ici contrebalancée, on l’a dit, par une approche plus dure et sensible (on n’est plus dans Zzzwük, vrombissant livre qui jouait ouvertement la carte du dessin animé). L’ensemble, sans virer non plus trop pathos, est donc relativement plus calme que les autres livres de l’auteur, mais surtout donne à attendre avec impatience la suite !

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 18/03/2013 )
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