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Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Le Janitor (tome 3) - Les revenants de Porto Cervo
de Yves Sente et Boucq
Dargaud 2009 /  13.50 €- 88.43  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-5050-0134-8
FORMAT : 23,2 x 32, 3 cm

Mouvement brownien ?

Troisième tome des aventures de Vincenzo dit Trias, Janitor de la sainte Eglise romaine, catholique et apostolique… ce qui pourrait se traduire par barbouze pontifical. L’intrigue, entamée depuis maintenant 2 tomes, commence a doucement s’organiser, de même que le personnage si particulier du Janitor parvient à s’imposer. Pour résumer, l’Eglise catholique est menacée – de l’intérieur – par un mouvement dit du « nouveau temple » et a donc lancé, sur la piste de quelques prélats impliqués, ses services de renseignements. Une piste passée naguère par Davos et un attentat terroriste d’ampleur internationale (voir le tome 2) et qui aboutit cette fois à Rome. On découvre également – il était temps – quelques données nouvelles et bienvenues sur le mystérieux Vincenzo – à moitié prêtre, à moitié espion – son passé tragique et les fantômes (celui d’une petite fille dont on découvre finalement l’identité) qui le soutiennent. Bref, l’enquête avance et si l’on doit regretter quelque chose, c’est bien le délai entre deux albums.

Car le duo Sente-Boucq tient toutes ses promesses : une intrigue qui, peu à peu (lentement) prend forme dans un décor (l’Eglise) pour le moins exotique, voire ésotérique. Un personnage dont la profondeur commence à s’affirmer (après un début plutôt hermétique : son côté James Bond, sans passé, aurait fini par être lassant) et dont les ambiguïtés s’affichent (tant vis-à-vis de certains vœux ecclésiastiques, comme le célibat, que de son passé). Un complot dont la réalité devient certaine, et inquiétante (ce « nouveau temple » n’est pas uniquement une réunion de catéchumènes vaguement schismatiques, mais bien une solide organisation secrète aux moyens impressionnants). Et puis le trait de Boucq, toujours aussi élégant, racé, qui s’attache aux détails des choses, des décors, des personnages, aux méplats et aux ombres des visages. Un trait qui sait aussi jouer des contrastes entre la sérénité affichée des prélats en robes, et la dureté de cet environnement de pouvoir… le tout dans le cadre romain, bien rendu par un magnifique travail de couleurs (notamment la pourpre cardinalice, éclatante dans tout l’album). Bref, une série qui continue à tenir ses promesses et se laisse aisément déguster, pour les amateurs de mystères ecclésiastiques, loin des candeurs de Dan Brown…

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 01/02/2010 )
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