L'actualité du livre
Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Assassin (tome 1) - La Lumière et le Tunnel
de Olivier Péru , Christian Pacurariu et Olivier Peru
Soleil - Secrets du Vatican 2011 /  13.50 €- 88.43  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-230201-583-8
FORMAT : 23,4x32,3 cm

Lawrence d’outre-tombe

Dans la collection d’histoires, de récits, de légendes qui, d’Occident, incarnent l’Orient et ses mystères, la secte des Haschischins en sa forteresse d’Alamut fait certainement partie des joyaux. Sur cette secte qui sut se faire craindre à l’époque des croisades, en développant une pratique du meurtre politique inspiré par un idéal religieux, on a beaucoup dit et écrit : romans (pour les plus réussis, Amin Maalouf, Vadimir Bartol…), études historiques (Bernard Lewis) tracent le portrait d’un groupe religieux venu d’Iran, les Ismaïliens, réfugié dans une forteresse imprenable, commandés par un mystérieux chef désigné comme étant « le vieux de la montagne », et pratiquant le meurtre politique. Mais avec Assassin, d’Olivier Peru et Christian Pacurariu, le mythe retrouve du poil de la bête : les Haschischins sont désormais implantés dans les souterrains de Jérusalem, et ce depuis des lustres, et y recrutent à tour de bras. Leur nouvelle recrue n’est autre qu’un jeune lieutenant anglais, Lawrence, plus connu dans l’histoire sous le pseudonyme de Lawrence d’Arabie. Et le trésor des Haschischins n’est rien qu’un secret, mais quel secret, un secret de résurrection pour lequel un autre ordre plus menaçant, la SS, se met en chasse, poursuivant Lawrence et ses amis. De l’Orient mystérieux à l’Occident menaçant, Lawrence doit protéger les Assassins du plus dangereux des tueurs, Adolf Hitler…

Et une nouvelle série dans cette collection qui flirte joliment avec l’occultisme et les mystères d’Hermès : les Assassins inspirent ici un thriller occulte bien mené, dans la foulée des Indiana Jones, avec un héros charismatique, Lawrence d’Arabie en personne. Le scénario, bien rythmé, alterne poursuites, bagarres, révélations et tensions et s’achève, temporairement, sur un beau cliffhanger. Quant au graphisme de Christian Pacurariu, il est parfaitement adapté à l’ambiance, jouant joliment des décors souterrains (cryptes et catacombes) antiques pour rendre plus efficace le contraste avec le monde nouveau et moderne des années 30 et du nazisme, une modernité brutale, tapageuse. Passant du sépia du début du siècle aux couleurs un peu ternes des actualités des années 30, l’album figure déjà le passage du temps. Le rythme est également marqué dans les scènes d’action, duels au couteau et acrobaties… Le résultat est très cinématographique et c’est ainsi que l’album doit être lu, comme une version en bande dessinée d’un film d’aventure hollywoodien. Une intrigue à suivre…

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 01/03/2011 )
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