L'actualité du livre
Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Melissa (tome 1) - La Mort de Manon
de Alexis Laumaillé
Delcourt - Insomnie 2004 /  12.50 €- 81.88  ffr. / 48 pages
ISBN : 2840559501
FORMAT : 24 x 32 cm

Fuite en avant

Tout cela à cause d’un cafard sur le mur d’une salle de bains… Sans cet insecte, Manon ne serait jamais montée sur sa baignoire. Son pied droit n’aurait jamais glissé sur l’émail humide. Son front n’aurait pas heurté les robinets pendant sa chute. Le support du rideau de douche n’aurait pas cédé sous le poids de son corps tentant de se relever. Et une tige de métal, au moment où elle retombait sur le dos, ne se serait pas détachée du support pour lui crever l’œil… Morte et bien morte au terme de ces accidents en série, Manon attire l’attention de l’inspecteur Faustocopi, qui reconnaît en ce cadavre la signature d’une femme, Melissa, une serial killer pourtant derrière les barreaux. Comment ce nouveau meurtre est-il possible ? Bien vite, Faustocopi conclut que Melissa a forcément un complice en liberté. Pour remonter sa piste, il décide de jouer le tout pour le tout et organise tout bonnement l’évasion de Melissa. Malheureusement, les choses se compliquent : la criminelle échappe à son contrôle et Faustocopi se retrouve engagé dans une fuite en avant tragique…

La guerre des nerfs est au cœur de cette seconde série de la collection Insomnie de Delcourt (après Zone mortelle, deux tomes parus). L’inspecteur Faustocopi, arrogant et un peu trop à l’aise dans ses baskets, prend une bonne claque dès ce premier tome, et c’est tant mieux. D’abord, parce qu’il nous est vite assez antipathique (pour les qualités qu’on vient d’évoquer), ensuite parce que le rapide retournement de situation fait tout l’intérêt du scénario imaginé par Alexis Laumaillé. A priori moins complexe que Zone mortelle, Melissa est mieux mené et plus convaincant (ceci expliquant peut-être cela). Au-delà du jeu psychologique qui s’installe entre Faustocopi et Melissa, Laumaillé met concrètement en scène la folie de son héroïne : les êtres qui peuplent son univers halluciné (un homme et un chat) s’invitent dans le récit, dédoublant le caractère angoissant du personnage. Seul regret : un dessin pas toujours maîtrisé, dont pâtit surtout Melissa (dommage !), que l’auteur nous montre tantôt mince et toute en angles, tantôt avec un demi-profil digne de Frankenstein (p. 32) et… «callipyge», pour rester poli ! Un défaut que l’on mettra sur le compte du manque d’expérience, puisque c’est là la première réalisation d’Alexis Laumaillé.

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 13/03/2004 )
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