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Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Swinging London (tome 1) - Dead End Street
de Christian De Metter et Thomas Benet
Soleil 2004 /  12.50 €- 81.88  ffr. / 48 pages
ISBN : 2845658621
FORMAT : 23 x 32 cm

Sex and drugs and rock’n roll

« Swinging London », nous apprennent les auteurs, est « une expression apparue dans le magazine Time en 1966 et désignant le bouillement culturel du Londres des années 60. » C’est au cœur de cette ambiance bouillonnante que Benet et De Metter, pour leur première collaboration, ont ancré le scénario de cette nouvelle série prévue en cinq tomes.

En 1967, Jasper Brown, chanteur du groupe de rock les Queen Bees, est retrouvé calciné dans son château écossais, un doigt dans la détente de son fusil. Scotland Yard conclut au suicide sans autre forme de procès. Indranath Ray, ami de Brown et médium indien couru à Londres, ne se contente pas de cette version lorsqu’il reçoit par la poste, le lendemain du drame, une lettre du disparu contenant un film en super-8. Il n’est pas le seul à vouloir faire la lumière sur cette affaire : Cassandra Jones, journaliste d’origine jamaïcaine, mène l’enquête de son côté et trouve une première piste qui confirme ses doutes.

On n’en saura pas beaucoup plus dans ce premier tome très réussi, si ce n’est que ce « suicide » pourrait bien être lié aux rites sataniques qu’affectionnait Jasper Brown. L’atmosphère du Londres de la fin des années 60 est superbement rendue. On croise dans cet album William Burroughs, Mick Jagger, John Lennon, Janis Joplin ou Jimi Hendrix. On vit le racisme de l’époque et le déclin idéaliste de la Beat Generation (« Ils ont vidé notre révolte de son sens. Nous luttions contre la dictature de la société de consommation, ceux-ci s’y vautrent », constate un William Burroughs amer perdu dans une soirée psychédélique). La drogue et le rock’n roll sont omniprésents, sans être du tout au premier plan du récit, ce qui l’aurait fait tomber dans la caricature. Malgré le contexte culturel très fort dans lequel cette histoire prend place, l’intrigue principale reste le mystère autour de la mort d’une rock star.

Le scénario est impeccable, le dessin et la mise en couleurs de Christian De Metter, remarquables. Une fois de plus, celui-ci montre un talent impressionnant, pour sa première production après le magnifique Sang des valentines (Casterman, 2004), toujours en couleur directe. Mais ici, le trait est plus nerveux, la couleur déborde, autant que les vies qu’elle dépeint. Des lettres imprimées d’articles de journaux affleurent sous plusieurs cases, toile de fond étonnante, pour ajouter peut-être au brouhaha de l’époque…

Seule ombre au tableau : il va maintenant falloir être patient le temps de quatre nouveaux tomes pour avoir le fin mot de l’histoire !

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 26/08/2004 )
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