L'actualité du livre
Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Dick Hérisson (tome 11) - L'Araignée pourpre (première partie)
de Didier Savard
Dargaud 2004 /  9.45 €- 61.9  ffr. / 48 pages
ISBN : 2205054562
FORMAT : 23 x 30 cm

Le Sherlock Holmes de l’étrange

Qui de nos jours lit encore les aventures d’Harry Dickson, le détective de l’étrange issu de l’imagination fertile de Jean Ray ? Les détectives à l’ancienne, et surtout ceux qui sont confrontés au fantastique et au surnaturel, ne font plus recette. Heureusement, ils peuvent connaître, sous pseudonyme, une belle carrière en BD. C’est le cas de Dick Hérisson, le héros de Didier Savard, qui s’engage cette fois dans sa onzième enquête, belle preuve de vitalité pour un héros à la fois atypique et classique, mélange original d’Adèle Blanc-Sec et du professeur Bell dans la France de l’entre-deux-guerres.

L’affaire commence dans la casbah d’Alger, où un étrange prélat assassin, Mgr Cafarelli, récupère une mystérieuse boîte ; elle se poursuit sur un paquebot, où un vol est commis, et le prélat assassiné (la justice est chose immanente) tandis qu’apparaît une araignée pourpre. Tout ce monde aboutit à Paris, en 1934 : les ligues nationalistes font peser dans la rue une tension palpable. Pendant ce temps, Dick Hérisson s’intéresse à une médium et goûte à l’opium. Mais surtout, il retrouve un personnage naguère disparu, le docteur Nulpar, protagoniste de la Conspiration des poissonniers… et accessoirement auteur d’un mémoire sur l’Araignée pourpre. Or Nulpar disparaît à nouveau, tandis que Hérisson croit voir de vieilles connaissances, les hommes poissons avec qui il lutta naguère. Le passé semble ressurgir, parsemé de cadavres… il ne manque à tout cela que le Vatican, où une société secrète de prélats s’intéresse également à cette araignée rouge. Est-ce le retour des poissonniers ? Ou bien Dick Hérisson est-il en train de devenir fou ?

Une aventure de Dick Hérisson est un plaisir trop rare, et il faut donc se réjouir de retrouver le détective dans une affaire qui semble bien complexe, d’autant qu’elle poursuit un album ancien et particulièrement réussi. Savard sait façonner des ambiances comme un patchwork, avec des petits bouts d’histoire, de littérature, d’occultisme : on baigne dans une France bizarre, entre opiomanes et anciens combattants, avec la menace lointaine du nazisme. Le graphisme est à l’aune du scénario, très efficace, dans le genre de Joann Sfar, père du professeur Bell. Bref, voilà une nouvelle affaire à suivre, dont il faut espérer rapidement la deuxième partie.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 31/10/2004 )
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