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Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Makabi (tome 3) - Voir le diable
de Luc Brunschwig et Olivier Neuray
Dupuis - Repérages 2005 /  9.80 €- 64.19  ffr. / 48 pages
ISBN : 2800136618
FORMAT : 22 x30 cm

Polar et histoires de famille

Lloyd Singer décide d’aller en Russie pour retrouver les parents de Zéna et les mettre à l’abri de toutes représailles, afin que la jeune femme accepte de témoigner contre ses anciens tortionnaires. Il trouve malheureusement porte close, mais il lui reste une piste à explorer : celle de Sergueï, ancien voisin de Zéna, dont il sait qu’il est à l’origine de ses années d’exploitation sexuelle. Il retrouve facilement sa trace : Sergueï est le patron d’une agence matrimoniale qui cache en fait un réseau de traite des Blanches entre la Russie et les États-Unis. Singer découvre un homme monstrueux, sans la moindre compassion pour ses semblables, et dont le seul but est de « réussir » du mieux possible dans ce pays rongé par la pauvreté, quelle que soit la manière d’y arriver. Le diabolique Sergueï aura le don de dégoûter Lloyd au point de réveiller Makabi… Pendant ce temps, à Richmond (Virginie), l’étau se resserre autour de Zéna et sa fille, qui ne sont plus autant en sécurité qu’elles le pensent dans la famille Singer. La candeur du jeune frère de Lloyd, Eliott, a remis leurs anciens bourreaux sur leurs traces d’une manière plutôt inespérée. Et alors que l’agent La Bianca s’apprête à faire un coup de filet dans un club du réseau de prostitution, le sous-directeur du FBI, que les mafieux font chanter, leur permet de s’échapper in extremis.

Ce troisième tome clôt le premier cycle des aventures de Lloyd Singer, alias Makabi. Comptable au FBI le jour (sauf quand son ami La Bianca lui confie des missions délicates), Singer, sous ses apparences banales, est un redoutable maître en arts martiaux, « Makabi », un homme capable de tuer d’un seul coup porté du bout des doigts. Et il se passe beaucoup de choses dans ce tome, un peu trop peut-être pour ses 48 pages : l’escapade russe de Singer est menée en deux temps, trois mouvements, et ses problèmes se règlent avec une facilité déconcertante. Même chose pour les événements de Richmond. C’est que le scénariste consacre beaucoup de temps à la présentation des personnages : l’anorexie de la sœur de Lloyd, l’histoire du rabbin qui a appris à Lloyd à se battre, par exemple, sont autant d’éléments dont l’intrigue aurait très bien pu se passer et qui ne sont là que pour humaniser l’ensemble, ancrer l’histoire policière dans un contexte familial « palpable ». Si l’intention initiale est appréciable, sa mise en œuvre est dans ce troisième tome parfois artificielle et se fait au détriment de l’action à proprement parler.

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 12/03/2005 )
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