L'actualité du livre
Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Les Carnets secrets du Vatican - Tombée du ciel
de Novy et Augustin Popescu
Soleil 2008 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-284946946
FORMAT : 23,4x32,3 cm

Tiré par la mitre ?

Toungouska, en Sibérie, 1908 : une météorite tombe, avec la puissance d’une bombe atomique… les tribus locales (les Evenk) sont décimées, mais certains individus survivent, sont même en bonne santé, pour ne pas dire quasiment inusables. Et lorsque ces mêmes individus partent se battre dans l’armée rouge en 1942, leur capacité à résister aux flammes et à toute arme impressionne… L’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe surveillent, le NKVD va lui éradiquer ces immortels devenus des monstres. Mais au Vatican, bien des années plus tard, une jeune fille, Annunziata, enquête discrètement sur l’un d’eux, un dénommé Vassili, qui semble défier les lois de la nature. C’est le début d’une longue quête pour découvrir le secret de Vassili, et de la météorite de Toungounska… et peut-être de la vie sur terre ?

Nouveau venu dans les séries à mystères, Les Carnets secrets du Vatican reprennent le principe, prometteur, du Corpus Hermeticum, chez le même éditeur : des albums one-shot autour d’un thème commun (ici, le Vatican, qui cacherait dans ses replis tous les secrets du monde). Quand une idée est bonne, autant surfer sur la vague : c’est sans doute ce que s’est dit Novy en écrivant le scénario de ces Carnets secrets. Car on a là tous les bons stéréotypes : le Vatican et ses mystères, les princes de l’Eglise (forcément des traîtres), l’alliance entre les Eglises pour aveugler les hommes, et – au final – les mystères qui président à la naissance de l’humanité. Arrosez cela avec une belle énigme comme la météorite tombée en Sibérie en 1908, et vous obtenez une version light du Da Vinci Code… m’ouais ! Manque de chance, le scénariste a fait également dans le light : passons sur l’image très peu crédible du Vatican (quelques heures de recherches sur internet auraient pourtant suffit à construire un décor valable, des costumes réalistes et des dialogues probables), le scénario s’avère peu convaincant, les situations s’enchaînent sans trop de cohérence, à l’aide de grosses ficelles mal tressées, les dialogues inutiles pèsent sur le récit, les personnages n’ont pas vraiment d’épaisseur, l’ensemble est embrouillé, confus en dépit d’une bonne idée (piquée à Arthur C. Clarke et à 2001 l’Odyssée de l’espace, mais disons que c’est un hommage déguisé)… Déception donc, alors que le pinceau d’Augustin Popescu est par ailleurs très agréable et fait des merveilles : un dessinateur qu’il sera agréable de retrouver. Des Carnets à suivre en espérant une divine inspiration, ce ne serait que justice !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 20/02/2008 )
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