Bande dessinée
Aventure de Matthieu Bonhomme
Dupuis 2009 / 10.40 €- 68.12 ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-8001-4430-6
FORMAT : 21,5x30 cm
Esteban sauvé des eaux
Nous sommes en 1900, au large du Cap Horn. Esteban, un jeune Indien orphelin épris d’aventure, a réalisé son rêve : embarquer à bord d’un baleinier. Hélas, l’obstination de son capitaine ayant entraîné le navire toujours plus au sud, le « Leviathan » est désormais prisonnier des glaces de l’Antarctique. Affamés et meurtris par le froid, Esteban et le reste de l’équipage n’ont plus qu’une chance de s’en sortir : rejoindre le continent à bord des barques de sauvetage...
Le Voyage d’Esteban a commencé il y a quelques années dans les pages de Capsule Cosmique, le beau magazine jeunesse dirigé par Gwen de Bonneval. Matthieu Bonhomme, formidable dessinateur du Marquis d’Anaon, signait alors sa première série en tant qu’auteur complet – la plus personnelle, donc, mais aussi la plus attachante. Malheureusement, l’année suivante (et après 2 albums chez Milan), le naufrage de Capsule Comique interrompait brusquement les aventures du petit pêcheur.
On croyait donc Esteban et ses compagnons perdus corps et biens, condamnés à errer sans fin sur les étendues gelées de l’Antarctique. Jusqu’à l’annonce de cette excellente nouvelle : Spirou, le navire-amiral des éditions Dupuis, accueillait à son bord le capitaine Bonhomme et tout son équipage. Voici donc le troisième épisode du voyage d’Esteban ; voyage qui se poursuivra désormais chez Dupuis au rythme d’un album par an.
Pour l’heure, on constate avec plaisir que ces quelques années d’absence n’ont entamé en rien le charme de la série. Le nouvel épisode est, comme les 2 précédents, de grande qualité. Sur une trame narrative simple et forte, enrichie d’un long flashback consacré à la jeunesse du capitaine, Bonhomme compose une aventure captivante et pleine d’humanité. Le dessin est à l’image de l’intrigue : brut, sans esbroufe, mais d’une limpidité et d’une justesse extraordinaires.
À noter que, pour présenter la série aux nouveaux lecteurs (et rafraîchir la mémoire des anciens), l’auteur a réalisé 8 pages d’introduction (qui viennent s’ajouter aux 46 planches réglementaires). Ce prologue, qui résume élégamment les événements contés dans les 2 premiers albums, constitue en même temps une histoire courte à part entière, joliment poétique.
Esteban est sans aucun doute l’un des futurs classiques du catalogue Dupuis. Une lecture à recommander sans réserve aux lecteurs de tous âges.
Michaël Bareyt
( Mis en ligne le 08/12/2009 )
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