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Le Désespoir du singe, tome 3 - Le Dernier Vœu
de Jean-Philippe Peyraud et Alfred
Delcourt - Conquistador 2011 /  14.95 €- 97.92  ffr. / 64 pages
ISBN : 978-2-7560-0598-0
FORMAT : 23x32 cm

Couleurs: Delf

Rideau rouge

Si le premier volet de cette saga d’aventures était marqué par une ambiance plutôt féérique, le deuxième opus avait mis du plomb dans l’aile à cette douce rêverie. Ce troisième et dernier volet enfonce le clou, et cette série s’achève de façon dramatique, après une terrible et éprouvante course poursuite autour d’un train en flammes et d’amants séparés.

Dans ce dénouement, l’accent est mis sur les personnages et les apparences trompeuses qui peuvent fausser les décisions. Ainsi le sanguinaire et sadique Colonnel Komack, s’avère être un esthète raffiné aux goûts affirmés. De son côté, Joseph devra choisir entre la voie de la raison et celle du cœur. Joliette ou Vespérine ? Le tout sur fond de combats dramatiques et de violences militaires exacerbées. Toute la série passe ainsi, d'une page à l'autre, des grans combats collectifs aux drames personnels, cela dans un même élan, un même souffle épique.

Avec Le Désespoir du Singe, Alfred et Peyraud ont su créé un univers original en piochant ici et là des éléments distincts : une ville portuaire, des méchants disneyens, des peintres de Montparnasse… La variété des éléments s’accompagne d’un mélange de tons, le récit mêlant, comme dans les grands classiques, peinture d’histoire et roman d’amour impossible et passionné.

Le dessin d’Alfred suit sa révolution entamée avec Pourquoi j’ai tué Pierre. Mais si certains excellent dans le genre (soit un trait plus lâché, plus rapidement posé), Alfred semble parfois ici un peu pataud et surtout fait regretter son graphisme des débuts. La frontière est parfois infime entre le détendu et le je-m’en-foutisme ! Ici, c’est plus l’adjectif bâclé que stylé qui vient en tête et plusieurs planches font vraiment regretter, comme dans les premiers tomes un traitement plus minutieux.

Une drôle de série donc, dont la fin ne ressemble pas au début, comme si l’aventure avait évolué dans une dimension parallèle ou avait été reprise par d’autres auteurs. Pourquoi pas après tout ? Cela fait partie des surprises d’un scénario d’aller là où l’on ne pensait pas. Même si ici, le prolongement noir et passionné fait regretter la première partie, plus légère. Une saga entre deux eaux donc, assez attachante au final.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 17/07/2011 )
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