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Bande dessinéeet Aventure  

Ralph Azham (tome 3) - Noires sont les étoiles
de Lewis Trondheim
Dupuis 2012 /  11.95 €- 78.27  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-800-15099-4
FORMAT : 21x29 cm

Et de trois

Troisième tome et déjà la fin du premier cycle des aventures de Ralph Azham, héros malgré lui, nanti d’un pouvoir un peu étrange (il donne aux morts l’occasion de se venger de leur assassin), mais pas plus que sa chevelure bleue et sa quête d’une couronne oubliée pour ranimer les souvenirs d’une sœur perdue. Du bizarre, il y en a dans cette série qui devrait plaire aux amateurs de Trondheim comme aux fans de fantasy un peu barrée : de l’antihéros à la pelle (Azham, en héros zen toujours au mauvais endroit, son ami Yassou – prématurément vieilli, défenseur désabusé d’une magie inexistante – et maître Migachi – ci devant maman de Yassou, qui fait figure de guide ou de maître du jeu), du méchant bien cynique, et surtout des décors réussis, et un monde étrange.

On retrouve donc Azham, passé du statut de tête à claques et bouc émissaire du village à celui d’ennemi public du royaume : entre-temps, il a découvert un complot, mené par un mystérieux métamorphe, quasiment invincible, Malek… Complot qu’il semble visiblement le seul à pouvoir contrer. Mais que faire quand le royaume, et même votre propre sœur, se méfient de vous. Heureusement, Ralph Azham a un plan (vague), un culot (certain), des alliés (modérément puissants) et une bonne étoile qui le mène infailliblement aux problèmes, c’est-à-dire à Malek. Avec un talent certain pour provoquer la pagaille partout où il passe, Azham pourrait bien être le libérateur le plus improbable, le héros le plus catastrophique que le royaume ait connu : un champion anarchiste du droit et de la justice, ça mérite le détour…

Avec ce nouveau tome, Trondheim clôt le premier cycle de cette série bien pensée : il y a une atmosphère, un territoire, de l’aventure et toujours ce ton un peu distancié, cet humour décalé qui est la marque de fabrique de l’auteur. Le décor est, comme le souligne Malek à la fin de l’ouvrage, planté : un duel, deux adversaires et des moyens étranges, mais terribles pour l’emporter. Taillée pour plaire aux jeunes comme aux plus âgés, la geste de Ralph Azham est désormais bien installée, et l’on attend avec curiosité la suite de l’affrontement.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 20/04/2012 )
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