Bande dessinée
Aventure de Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou
Delcourt - Terres de légendes 2017 / 14.50 €- 94.98 ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7560-6475-8
FORMAT : 23x32 cm
Le côté sombre ?
Et donc le doux et gentil Eusèbe, lapinot héroïque, a un frère, Fulgence, plus connu sous le nom de roi de thunes, et maître brutal de la cour des miracles. Enlevé par les séides de son frère, Eusèbe va de Charybde en Scylla, échappe à un duel pour être accusé de vol et embastillé, s’échappe de la prison royale pour retomber dans les pattes du singe-reître, Fagotin, et de son frère Fulgence… et tout cela avant de se retrouver entraîné malgré lui dans un complot visant à tuer un haut personnage. Mais dans l’intervalle, on découvre quelques secrets – notamment celui du sinistre Fagotin et de son ennemi – et l’on finit par se poser des questions : Eusèbe est-il vraiment ce gentil lapin, ou bien une créature particulièrement retorse et manipulatrice, capable, par sa bonne mine de fléchir les plus tristes sires ? Car après tout, quand la série commence, Eusèbe est un galérien, vivant parmi le rebut des criminels ! Il faut bien qu’il y ait une explication à ce triste sort…
La boucle est bouclée : on se demandait depuis le début de cette série si originale comment Eusèbe, le brave et gentil Eusèbe, avait pu atterrir aux galères. Il fallait au moins un complot terrible, pour que ce personnage si mignon puisse passer pour un gredin… C’est chose faite, et avec toute la perversité déployée depuis tant d’albums pour entraîner les héros dans les aventures les plus singulières, on pouvait s’attendre à une combinaison subtile. Dans la foulée, le terrible Fulgence fait une apparition remarquée et prometteuse, et les auteurs se font manifestement plaisir à imaginer un antihéros aussi mauvais que le héros respire la douceur et la candeur. Le final en haut de la cathédrale, et son face à face ultime, s’inscrit dans cette ambiance délirante, entre parodie hollywoodienne (et l’on croise, dans les cases, quelques figures connues) et hommage à l’œuvre d’Alexandre Dumas… du grand art et toujours autant de plaisir.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 27/01/2017 )
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