Bande dessinée
Aventure de Ted Naifeh
Les Humanoïdes associés 2007 / 8.90 €- 58.3 ffr. / 32 pages
ISBN : 978-2731618921
FORMAT : 22,5x29,7 cm
Vive la reine
À la fin d’une série, il est bon de dresser un bilan… Avec « Le Retour de la Reine », nous voici au sixième et dernier tome de Polly et les pirates : Polly a-t-elle su tenir ses promesses ?
On se souvient de l’histoire de cette petite fille, sage élève d’un pensionnat, enlevée par une troupe de pirates qui l’élisent, bien malgré elle, comme leur reine. Et voici Polly propulsée dans un monde d’aventures, peuplé de pirates, d’un roi, d’une reine, d’un trésor mystérieux… un monde de trahison et de bagarres… Et après maintes avanies, la petite fille se révèle peu à peu comme une pirate tout à fait convenable. Dans le tome 5, elle découvrait la vraie nature du trésor de sa mère, Meg Malloy, reine des pirates, et prenait de la sorte conscience de son héritage. La voici, dans ce sixième tome, aux prises avec la marine royale, qui la traque, responsable d’un équipage de loups de mer qui, à quelques exceptions près, doutent d’elle. Rude situation, mais comme le roi du Seigneur des anneaux, la reine est de retour…
Et donc Ted Naifeh achève ici son récit… Pile au moment où ça devient bien intéressant (un duel entre le roi et la nouvelle reine des pirates) et abandonne ses lecteurs dans ce monde imaginaire un peu baroque, un peu bizarre, au charme étrange, vaguement gothique. Un premier constat est que la série a tenu ses promesses et que l’intrigue, bien ficelée, se termine comme on pouvait l’espérer (les gentils gagnent, les méchants, qui ne sont pas si méchants, perdent, et tout le monde y trouve son compte). Certes, on pourra regretter la taille de tout cela (3 tomes suffisaient) et la fin un peu abrupte (ça fait quoi, une reine des pirates, ensuite ?), mais l’essentiel est sauf. Polly et les pirates demeure une bonne série, à réserver aux jeunes lecteurs de bandes dessinées, qu’un graphisme original, un peu manga, un peu classique, et parfois un peu sombre ne fait pas fuir. L’ambiance « pirate » est assez réussie, les trognes des équipages sont dans le ton et le récit va crescendo jusqu’à un final très hollywoodien, c’est-à-dire heureux et explosif à la fois. Une jolie aventure pour enfants sages qui rêvent de l’être un peu moins.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 09/09/2007 )
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