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Le Scorpion (hors-série) - Le Procès Scorpion
de Stephen Desberg et Enrico Marini
Dargaud 2007 /  13 €- 85.15  ffr. / 72 pages
ISBN : 978-2505002390
FORMAT : 22x30 cm

Verdict mitigé

Malgré les apparences, ceci n'est pas le nouvel album du Scorpion, lequel ne paraîtra que l'année prochaine. « Le Procès Scorpion » est un hors-série destiné, semble-t-il, à faire patienter les fans pour lesquels l'attente serait trop insoutenable. Dans la lignée du hors-série Rapaces, du même dessinateur, celui-ci est constitué d'illustrations diverses, reliées par un texte inédit dont le (mince) argument est le suivant : un personnage mystérieux et masqué contacte le frère Lübeck, membre éminent de la Sainte Inquisition. Il lui ordonne d'instruire le procès d'Armando Catalano, dit Le Scorpion. Pour mener à bien cette délicate mission, Lübeck est amené à interroger ceux, amis ou ennemis, dont la route a croisé celle du fougueux aventurier : Méjaï la gitane empoisonneuse, le truculent « Hussard » ou encore le très antipathique Monseigneur Valbosco. Mais, pour percer le mystère Scorpion, l'inquisiteur comprend qu'il doit découvrir le secret de la mort de sa mère, Magdalena Catalan, brûlée sur le bûcher pour avoir enfanté le fils du diable...

Comme on le voit, Desberg ressasse ici les questions déjà abordées en long et en large dans les 7 albums que compte la série. Pas de révélations à espérer, donc ; l'enquête de l'inquisiteur n'apprendra pas grand-chose au lecteur fidèle. Tout au plus permettra-t-elle aux plus distraits de réviser leur « Scorpion » en attendant le prochain album.
L'intérêt de ce hors-série réside surtout dans son iconographie, constituée de croquis et d'aquarelles réalisées par Marini au cours des 7 dernières années. Le talent du dessinateur italien n'est plus à prouver : inutile, donc, de revenir sur l'élégance de son coup de pinceau, la flamboyance de ses couleurs, ou l'harmonie des courbes de ses personnages féminins (comme tout album du Scorpion, celui-ci comporte son quota de jeunes beautés dénudées). Petit bémol pour la maquette un peu cheap (la texture des pages, supposée imiter le parchemin, évoque surtout une manipulation Photoshop malheureuse), qui ne met pas du tout en valeur le travail du dessinateur.

Joli, mais un peu brouillon dans la forme et pas franchement passionnant, ce hors-série est à réserver aux inconditionnels insatiables de Marini... et aux collectionneurs. Les autres pourront se dispenser sans regret d'assister au « Procès », et attendre patiemment une – véritable – nouveauté.

Michaël Bareyt
( Mis en ligne le 20/11/2007 )
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