L'actualité du livre
Bande dessinéeet Adaptation  

Le soleil naît derrière le Louvre - Nestor Burma dans le 1er arrondissement
de Léo Malet et Emmanuel Moynot
Casterman 2007 /  14.95 €- 97.92  ffr. / 72 pages
ISBN : 978-2-203-39932-7
FORMAT : 22,6 x 30,3

D'après les personnages de Tardi.

Un nouveau mystère de Paris

C’est au plein centre du Paris des années 50, dans le quartier que Zola appelait le « ventre de Paris », aux Halles, que se déroule cette nouvelle enquête de Nestor Burma. Le détective de choc y file consciencieusement un Limogeois du nom de Lheureux, sur ordre de sa femme, peu rassurée par les escapades parisiennes de ce dernier. Ses déambulations le font tomber nez à nez avec l’inspecteur Faroux, qui vient lui-même de buter sur un cadavre : un certain Etienne Larpent. L’homme a été tué quelques heures plus tôt, et c’est un coup de fil anonyme qui a prévenu la police. A priori, Burma n’a rien à voir avec tout ça. Mais de fil en aiguille, dans cette intrigue épaisse que l’on a d’abord bien du mal à dénouer, Hélène, Nestor et Zavatter vont s’apercevoir qu’ils en savent bien plus qu’ils ne pensaient sur tout ce petit monde. Et comme toujours, il faudra « chercher la femme »…

Alors que Tardi s’apprête à sortir un nouvel épisode d’Adèle Blanc-Sec, Nestor Burma nous revient donc pour la seconde fois sous le pinceau d’Emmanuel Moynot, après « La Nuit de Saint-Germain-des-Prés » en 2005 (voir notre article). Un Nestor Burma qui a les traits du détective créé par Jacques Tardi, mais façon Moynot – comme Faroux, comme Covet, comme tous les autres personnages récurrents. Les Halles, Saint-Eustache, la place Vendôme, l’avenue de l’Opéra, le pont Neuf… La balade parisienne est plus illustrée dans cet album que dans la précédente adaptation signée Moynot. Même effort sur les décors en arrière-plan dans les cases, grâce à des cadrages plus variés (à quelques exceptions près, comme les pages 62-63). La colorisation, quant à elle, signée Laurence Busca, reste dans des tons pâles, légèrement plus soutenus peut-être. Tout cela donne un album plus dense, plus dynamique que « La Nuit de Saint-Germain des Prés ». Côté dialogues, on est en terrain connu, en plein argot parigot du milieu du siècle dernier.

Moynot continue en somme de s’approprier Nestor Burma sans que les amoureux de Tardi se sentent tout à fait abandonnés, d’autant que, n’eût été cette « joint-venture », peut-être Adèle Blanc-Sec les eût-elle fait attendre plus de dix ans avant de leur faire l’honneur de son grand retour.

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 18/06/2007 )
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