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Bande dessinéeet Humour  

Ingmar (tome 3) - L’Élixir de vieillesse
de Hervé Bourhis et Rudy Spiessert
Dupuis 2008 /  6 €- 39.3  ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-8001-4025-4
FORMAT : 22,5x29,7 cm

Seconde jeunesse

Ingmar le preux est de retour dans une nouvelle aventure. Après deux albums publiés sous le (désormais défunt) label Expresso, la série imaginée par Hervé Bourhis et Rudy Spiessert rejoint le catalogue Dupuis « tous publics », conformément à la volonté première des auteurs – il est vrai que leur personnage est sans doute plus à sa place aux côtés de Gully ou même de Johan et Pirlouit qu’en compagnie de Monsieur Jean. Pour marquer le coup, le petit viking s’offre un petit lifting : la maquette des albums et la tonalité des couvertures ont été repensées dans un style qui, cette fois, évoque plus la bande dessinée jeunesse « classique » que la « nouvelle vague ». Bref, tout est réuni pour offrir à la série un nouveau départ, et lui permettre de toucher un public plus large.

Au début de l’album, Ingmar est de retour dans son village. Là, auprès de son frère Epson et de son père Patrüll, il se remet paisiblement de son périple en terres irlandaises. Hélas, sa tranquillité est de courte durée ; il faut croire que Thorgal n’est pas le seul viking de bande dessinée que les Dieux ont décidé de mettre à l’épreuve. En effet, une sorcière un peu gaga fait boire à Patrüll un poison redoutable : l’élixir de vieillesse. Voilà le chef du village transformé en nourrisson, et condamné à vieillir d’une année par jour ! Ingmar et Epson n’ont que peu de temps pour réunir les ingrédients qui pourront sauver leur père...

Avec « Invasions et chuchotements » puis l’excellent « Crâne noir », la série d’Hervé Bourhis et Rudy Spiessert s’était d’ores et déjà imposée comme l’une des plus attachantes et inventives de sa catégorie. Bien qu’un chouia moins réussi, « L’élixir de vieillesse » mérite largement le coup d’oeil.
Une fois de plus, le scénariste s’appuie sur un argument de départ archi-conventionnel (ici : la quête d’ingrédients magiques) pour en tirer une histoire fraîche, originale, et pas si gratuite qu’il n’y paraît. Car la véritable aventure dont il est question, c’est bien sûr celle de la vie qui passe. Dès lors, les ennemis les plus terribles que devront affronter nos valeureux vikings au cours de leur périple ne sont pas les sorcières, les sirènes et les monstres, mais bien les braillements de bébé, la crise d’adolescence et les boutons d’acné ! Chaque nouvelle péripétie offre à Bourhis l’occasion de décrire avec humour les rapports parents-enfants ; à ceci près que, dans cette famille loufoque, les rôles sont inversés.
Graphiquement, rien à dire, l’album est dans la lignée des précédents. On retrouve avec plaisir le trait simple et sympathique de Rudy Spiessert. Cet épisode se distingue par une mise en couleurs (signée Mathilda) très réussie, en particulier dans les séquences oniriques.
À noter que « L’élixir de vieillesse » est en vente au prix modique de 6 euros jusqu’à la fin de l’année : l’occasion rêvée pour découvrir la série, donc (d’autant plus que l’album peut se lire indépendamment des précédents).

Michaël Bareyt
( Mis en ligne le 14/10/2008 )
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