L'actualité du livre
Bande dessinéeet Humour  

Georges Frog (tome 4) - American Dream
de Phicil
Carabas - Igloo 2010 /  9.95 €- 65.17  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-35100-5897
FORMAT : 22x29,5 cm

Couleurs: Drac

Tally-ho Mister Frog !

Quel plaisir de retrouver ces personnages pour un dernier tour de piste. Avec son dessin charmant, ses personnages animaliers immédiatement familiers, et sa palette de couleurs chaleureuse, Georges Frog est une série discrète mais excellente en tout point, un petit joyau d’humanité, d’humour et de générosité autant graphique que narrative.

On avait laissé Georges Rainette – désormais Georges Frog pour la scène – au sortir d’un malheureux concours de musique. Avec sa petite formation de jazz, la grenouille pianiste avait subit la dure critique des professionnels en général et de son idole en particulier, Beef Basie. Certes, Frog a un talent certain pour la musique mais il lui manque le petit plus, l’originalité qui ferait de lui une figure incontournable du monde du jazz. Au début de ce nouvel et dernier épisode, Frog, quelque peu dépité, reprendra toutefois du poil de la bêbête lorsque son chemin croisera à nouveau celui de la jeune et jolie Cora Cat. Mais pour plaire au papa sévère de cette dernière, Georges devra faire des concessions et mettre un terme à sa vie de bohême. Désormais, il va devoir travailler, façon métro boulot dodo, et mettre au placard ses rêves de gloire et sa carrière de musicien.

Les quatre albums de cette jolie série traitent avec malice et légèreté de thèmes simples mais universels : vivre de sa passion est-il compatible avec une vie de famille ? quid du mystérieux dosage entre technique et inspiration au sein de la création artistique ? l’amour au coin de la rue est-il forcément le bon ?... Ce dernier volet boucle la boucle, donnant à voir le parcours gentiment mouvementé d’un artiste en devenir, entre valse hésitation et agitation bebop. Le tout est parfaitement mené, impeccablement maîtrisé, évitant le piège de l’improvisation hasardeuse.

Aidé par l’œil infaillible de la coloriste Drac, les dessins de Phicil dégagent une évidente familiarité, comme si ces personnages faisaient partie depuis toujours de notre patrimoine graphique. L’auteur est également très à l’aise avec les décors, donnant à voir des vues merveilleuses de ce New York de la fin des années 30. L’ambiance est bel et bien là. Le tout se déguste avec délice, et est à écouter de préférence avec du Count Basie et du Duke Ellington en fond sonore. Rien que du bonheur.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 28/06/2010 )
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