Bande dessinée
Humour de James et Boris Mirroir
6 Pieds sous Terre 2012 / 10 €- 65.5 ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-35212-081-0
FORMAT : 16,8x22,5 cm
Belle paire
Ce nouveau recueil commence par un putsch. La fameuse Tête X, co-auteur de la série, est envoyée promener par Boris Mirroir. Tout cela, on le sait bien, n’est qu’affaire de pseudos et de réappropriation et après tout pourquoi pas puisque, on se tue à le dire, cette paire d’auteurs est l’une des plus réjouissantes du moment et qu’il faut une fois pour toutes que leurs noms soient connus et reconnus. Avec son esprit tour à tour cartoonesque, absurde ou franchement potache, les deux gus enchaînent les livres originaux et drôles (Zzzwük, L’Épi, et dans un registre plus classique, Amour, Passion & CX diesel…), même si toujours relativement confidentiels.
Cette nouvelle compilation de récits est encore bienvenue et enchaîne des récits aussi différents que réussis. L’histoire qui donne son titre au recueil est donc celle d’un jeune gars qui, à son réveil, s’aperçoit qu’il flotte au-dessus du sol. Cette particularité exceptionnelle ne fait pourtant pas de lui un nouvel homme puisque autour de lui personne ne semble remarquer son super nouveau pouvoir. Lui reste un anonyme, un petit, un largué. C’est drôle et cruel à la fois. Et c’est toujours parfaitement dessiné. Avec « Monsieur Point », les auteurs explorent le monde des rêves, comme tant d’autres auteurs avant eux ; il s’agit de mettre en cases l’expédition onirique de la veille, avec tout ce que cela a de plus personnel et singulier. On pourrait passer à côté, mais les images projetées sont suffisamment fortes et étranges pour capter l’attention.
Enfin, à côté des illustrations, des fausses pubs, des jeux débiles et des gags en une planche, une mini-série fait son apparition dans ces pages, « Pension des lilas » ou le quotidien de vieux de la vieille en strips de six cases.
Bref, ce nouveau livre de James et Boris Mirroir continue donc d’élaborer un univers particulier, fait de différents styles et d’approches, comme tout un petit monde résumé par deux joyeux drilles. Au final, une impression de richesse et de diversité avec, à son commandement, un capitaine à deux têtes qui n’a pas fini de nous faire chavirer.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 20/03/2012 )
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