L'actualité du livre
Bande dessinéeet Humour  

Le Stéréo Club (tome 3) - 21 Juin
de Hervé Bourhis et Rudy Spiessert
Dargaud - Poisson Pilote 2006 /  9.80 €- 64.19  ffr. / 48 pages
ISBN : 2-205-05765-0
FORMAT : 22,5x29,7 cm

On achève bien les magasins de disques

Petite annonce : « Petra, étudiante et employée à 8télécom, myope, lookée ska, cherche un local et des musiciennes pour monter un groupe. Le nom est encore à débattre : 200% tuning, The Menstruels ou encore The Bernard Pons expérience… Par contre, pour le son, ce sera du hard, et du lourd ». Bienvenue dans le monde des musicos et de leurs soucis (de cœur, de voix, de répétition, de concert…). Et dans la vie de Petra, il y en a, du monde : « machin », vendeur au Stéréo Club, jeune homme de bonne famille en rupture de ban, habillé hardos mais fan de jazz ; Ranxx, à la batterie, pour qui le rock c’est déjà ne pas se laver en tournée; CX, le copain de la bassiste, qui ne s’exprime que façon SMS; Jacky, le patron du Stéréo Club, ex-soixante-huitard déprimé par le libéralisme ambiant. Et tout ce petit monde vit, se débrouille, gère ses problèmes, en attendant cette apocalypse musicale annuelle qu’est le 21 juin, la sacro-sainte fête de la musique. Après, on verra…

Le Stéréo club, c’est un peu l’auberge espagnole en BD : on y croise de tout, dans tous les genres et pour tous les styles. Après le quadra fan de jazz et converti à Britney Spears, place au hard rock féminin et à l’intégrisme anti Phil Collins… Hervé Bourhis a créé une collection de personnages un peu déjantés, un peu allumés mais sympathiques, fans de musique, dont le point commun est la boutique du Stéréo club (une sorte de Central Perk parisien…). Ce nouvel album a le même charme un peu délirant que les précédents, oscillant entre une version musicale de Monsieur Jean (sur le principe de « chaque âge a ses angoisses ») et une version BD de Nick Hornby. Une succession de tranches de vies, qui se croisent ou se heurtent, l’espace d’un soir, le tout avec un humour un peu décalé qui fait mouche. Le graphisme de Rudy Spiessert, dans la veine de celui de Dupuy et Berberian, donne à cette série aux ambiances très actuelles un style assez percutant, vraiment sympathique. À recommander aux nostalgiques de la jeunesse insouciante, aux amateurs de musiques qui ne savent pas quoi faire en écoutant un disque, aux fans de BD que la fin de Friends a désolés… À tout le monde, en somme !


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 19/06/2006 )
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