L'actualité du livre
Bande dessinéeet Humour  

Anatomie de l'éponge
de Guillaume Long
Vertige Graphic 2006 /  15 €- 98.25  ffr. / 144 pages
ISBN : 2-85999-034-5
FORMAT : 17 x 24 cm

Réseau d'influences

Il y a un peu de désinvolture, dans cette Anatomie de l’éponge. On avait eu un vrai coup de cœur pour le Guillaume Long de Comme un poisson dans l’huile et des Sardines sont cuites, deux tomes autobiographiques ou presque (voir notre entretien de 2004) dans lesquels l’auteur nous parlait de ses deux années à l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne. Une narration très bien tenue, un humour infaillible, une grande poésie aussi imprégnaient ces pages que l’on vous recommande toujours chaudement. Et puis dans Swimming Poule mouillée, paru l’année d’après, Guillaume Long était moins irrésistible, moins dense, moins touchant. Il est vrai que cet album était destiné à la jeunesse, et notre avis peut-être un peu biaisé. C’est donc avec hâte que nous nous sommes lancé dans la lecture de son dernier opus, tout juste livré. En espérant y retrouver l’ami Guillaume en aussi grande forme que lorsqu’on l’avait quitté à Saint-Etienne.

Anatomie de l’éponge, c’est une succession de petites histoires qui sont autant de souvenirs de l’auteur. Le sujet ? Ses influences, des « moments » qui l’ont marqué. On y croise ainsi le héros de comics Fishboy, la mouche de Trondheim (véritable héros de cet album sous le nom de Luis Troën), une jupe qu’enfant Guillaume rêvait de porter, l’ingratitude des années collège, une multitude de ses chansons préférées… Le tout crée un dédale plus ou moins chronologique à travers la matière grise et spongieuse (d’où le titre) de l’auteur, une visite guillerette dans son monde intérieur. D’un point de vue graphique, le ton est varié, dans la composition des planches comme dans le style du trait lui-même. Normal, pour un album qui cite de nombreux auteurs : Trondheim bien sûr, mais aussi Binet, Sfar, David B., Blanquet, Dumontheuil… Tout au long de ces 144 pages, Guillaume Long côté dessin se montre généreux et plutôt convaincant.

Mais il faut bien le dire, l’album pèche par une qualité d’écriture inégale. A côté de séquences très réussies, comme « La Mouche 2 », Guillaume Long côté stylo fait parfois traîner en longueur des saynètes où il n’a pas grand-chose à dire (« Ma Jupe »), ou très convenues (« I smell smoke »). A se demander s’il n’est pas déjà un peu blasé. Ou peut-être est-ce simplement une concession à cette satanée facilité qui imprègne beaucoup de productions. Un peu de désinvolture, on vous disait…

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 27/09/2006 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024



www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)