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Bande dessinéeet Humour  

Le Journal du lutin (tome 2) - La meilleure bédé du monde
de Allan Barte
Delcourt - Shampooing 2007 /  7.95 €- 52.07  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7560-0874-5
FORMAT : 15x22 cm

Le Lutin c'est pas nullard !

Dessin minimaliste, couleurs vives, orthographe déplorable : Le journal du Lutin, c'est une autobiographie enfantine, dessinée dans son cahier d'écolier par un charmant bambin nommé Victor. Du moins, c'est ce que s'amuse à nous faire croire Allan Barte, un grand garçon de bientôt 30 ans, véritable auteur de ce faux journal. Depuis 2005, Allan alias Victor publie sur son blog de très amusantes «blagounettes» qui mettent en scène le quotidien du « lutin » : les disputes avec sa grande soeur Camille, les bêtises en compagnie de son copain Kader, les bagarres avec Michel le redoublant, les moqueries envers le « fayot » Pierre-Emmanuel... bref, la vie d'un gamin ordinaire, vue à travers un double regard: celui, naïf, de l'enfant, et celui, tantôt tendre et tantôt mordant, de l'adulte. Ayant conquis un fidèle public d'internautes, le blog de Victor a vite été repéré par les éditeurs : le magazine Spirou, et Lewis Trondheim, directeur de la collection Shampooing. Après un premier album papier, dans lequel Victor nous racontait son CE1, notre héros rentre en CE2 pour ce second opus, modestement intitulé « La meilleure bédé du monde ».

Passée la surprise de la découverte, on pouvait craindre que l'originalité du concept ne suffise pas à justifier un deuxième volume. On avait tort de s'inquiéter. En effet, plutôt que de se contenter de réutiliser les mêmes ficelles, Allan Barte a l'intelligence d'explorer une nouvelle direction. Alors que le premier recueil était constitué de gags d'une demi-planche, le tome 2 se lit d'une traite. On y retrouve avec plaisir l'univers déjà mis en place, mais les personnages et leurs relations ont évolué, comme dans une bonne série télé entrant dans sa nouvelle saison : le terrible Michel est devenu le souffre-douleur des « grands », Pierre-Emmanuel est devenu un bon copain... Mais surtout, Katia a grandi, et c'est au tour de Victor d'être intimidé par elle. Leur amourette mouvementée est le fil conducteur de l'album.
L'humour, lui aussi, se renouvelle subtilement. Alors qu'auparavant, le décalage apporté par le regard de l'enfant était le moteur systématique des gags, ici, ce mécanisme laisse la place à un humour plus direct, plus traditionnel peut-être, mais surtout plus efficace sur la longueur.
À noter également que, en entrant en CE2, Victor a fait quelques progrès en dessin (désormais, il sait dessiner des décors et varier les cadrages !), et en orthographe (d'autant que Pierre-Emmanuel l'aide à corriger ses fautes !).

Une série toujours aussi drôle et attachante, à recommander chaudement aux lecteurs de tous âges. Vivement l'entrée en CM1 !

Michaël Bareyt
( Mis en ligne le 10/06/2007 )
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