L'actualité du livre
Bande dessinéeet Jeunesse  

Méchant Benjamin (tome 1) - Ah non !
de Carine De Brab
Dupuis - Puceron 2007 /  9.50 €- 62.23  ffr. / 32 pages
ISBN : 978-2-8001-3891-6
FORMAT : 20x26,5 cm

Premiers pas dans la BD

Pour ce début de nouvelle année, les éditions Dupuis lancent deux nouvelles collections étroitement liées, « Puceron » et « Punaise ». La première cible les jeunes enfants à partir de 3 ans, la seconde les 6 ans et (pas beaucoup) plus. Le but étant de laisser seul le jeune lecteur face à l’album et travailler ainsi son apprentissage des mécanismes de lecture et de découverte. Si la phrase d’accroche retenue pour « Puceron » (« Une case est un mot, une page est une phrase ») fera doucement sourire le plus amateur des structuralistes, force est de constater que le public visé manquait jusqu’à présent cruellement de bandes dessinées lui étant destinées. Le caractère pédagogique tout autant que la rencontre avec un ouvrage différent des premiers livres d’images - la bande dessinée mettant en place des systèmes de narration précis et distinctifs - sont donc des éléments positifs à mettre au crédit de cette initiative éditoriale.
Ce premier tome Méchant Benjamin vient ouvrir la collection destinée aux plus petits. Si l’album n’est pas exempt de textes, ceux-ci sont délibérément brefs et se résumant à quelques mots simples qui se répètent. Sur une trentaine de planches, le jeune lecteur suivra Benjamin, petit garçon grincheux et rêveur, pour qui le moindre événement devient l’objet d’une fuite dans un imaginaire fantaisiste à souhait : il est tour à tour pilote d’avion, super-héros, géant au long cou, ou robot destructeur… Les thèmes sont élémentaires (la maman, le doudou, la baby-sitter…), et les situations déjà connues des enfants. Avec son fort caractère et ses envolées oniriques, le personnage principal possède une belle présence et un caractère sympathique qui ravira ceux qui le suivent dans ses aventures du quotidien.
Le dessin de Carine De Brab est agréable, même si sans surprise, et suit la même volonté de clarté et de lisibilité. Les couleurs joliment posées de Scarlett Smulkowski finissent avec élégance l’album. Reste à savoir si le public concerné sera réceptif à une forme de narration encore nouvelle pour lui.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 02/01/2007 )
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