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Bande dessinéeet Jeunesse  

Brüssli (tome 2) - Le Guerrier
de Jean-Louis Fonteneau et J.Etienne
Les Humanoïdes associés 2007 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7316-2113-6
FORMAT : 24x32 cm

Chaud et froid

Le nom du personnage (et donc le titre de la série) est peut-être finalement ce qu’il y a de moins réussi dans ces aventures enjouées. Car derrière un jeu de mot moche qui finalement trompe plus qu’il n’informe sur la nature de ces albums se cache de belles planches, sans kung-fu ni trompettes, et une histoire fantaisiste bien menée. Avec ses allures de dessin animé sur papier et sa galerie de personnages amusants et bien campés, Brüssli rempli quasiment sans fausse note son contrat de bande dessinée divertissante et soignée.

Suite et fin donc de cette première aventure du jeune enfant mi-homme mi-dragon à la recherche de ses origines et face aux agissements d’une meute de loups et de quelques vils individus assoiffés d’or. Après la neige, le feu, comme l’indiquent les deux couvertures respectives : retour au bercail pour Brüssli après une escapade dans les montagnes et cette fois le jeune héros se retrouve directement aux prises avec la machiavélique Elzébeth et ses acolytes canidés.

Certes, une fois le décor posé et la trame mise en place, la suite du récit est ici plus attendue et manque parfois d’un peu de rythme. On regrette aussi la disparition prématurée du lapin rose à qui la puce parigot, Miss Margot Pied-de-Grue, donnait indirectement une sacrée personnalité graphique. Quelques moments savoureux ponctuent toutefois l’aventure: la partie de carte de Pagnol revue et corrigée, par exemple. On apprécie l’univers mis en scène ici, piochant son décorum dans différentes inspirations : village suisse, montagnes asiatiques, petites créatures insectes issues du Pays des Merveilles... Les animaux anthropomorphes côtoient les humains, le petit héros Brüssli est suivi de compagnons hauts en couleurs et les méchants sont aussi vils que stupides : on est là dans la plus traditionnelle des littératures jeunesses avec juste ce qu’il faut de décalage pour intéresser les plus grands.

Enfin, on apprécie toujours autant le dessin de J.Etienne : avec un style presque désuet, loin d’être à la mode dans la bande dessinée actuelle plus prompte à dégainer le trait vite fait bien fait qu’à fignoler la page, le dessinateur pose ici décors et silhouettes avec un bel éclat. Colorés et texturés, les décors restent toujours agréables à découvrir, et les traits de contours colorés achèvent de donner à l’album une filiation certaine et plutôt bienvenue avec l’univers du dessin animé.

Une série sans prétention mais aux nombreuses qualités.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 03/12/2007 )
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