L'actualité du livre
Bande dessinéeet Illustrations, graphisme et dessins d’humour  

1 an – 365 dessins - 1er janvier, 2009 - 31 décembre, 2009
de Nicolas Keramidas
Soleil 2010 /  24.90 €- 163.1  ffr. / 365 pages
ISBN : 2-30200-973-8
FORMAT : 11x14 cm

Artbook

Nicolas Keramidas est sympa. Ou du moins, son travail lui donne des airs de gars sympa. Le bon copain, tranquille, rigolard, aimant les jeux vidéos, les films d’action, les bandes dessinées et les casquettes. Et en plus, le monsieur a du talent. Ce carnet de dessins en est la preuve. Un beau matin de la nouvelle année, Keramidas décide de se lancer dans le fameux défi du « un jour, un dessin ». 365 pages/notes de blog plus loin, le journal dessiné est édité chez Soleil. Le résultat est un petit pavé joliment présenté (avec le marque-page en tissu rouge qui fait classe), et très agréable à feuilleter.
Si les anglo-saxons raffolent des livres d’image, la France est encore un peu à la traîne, comme si l’illustration n’avait pas encore trouvé sa place, perdue entre la bande dessinée et les livres d’art. Aussi, on peut se réjouir que ce genre de publications voit enfin le jour chez un éditeur important, alors que sortent également chez Fluide, Ankama ou Akileos, d’autres artbooks délectables.

Le livre de Keramidas se déguste donc tranquillement, la diversité des styles proposée empêchant la lassitude du regard. On parle ici de profusion, de dessins à ras-bords qui convient le lecteur à se perdre, à piocher au hasard ou à revenir sur une page en particulier. Le dessinateur expérimente, propose des choses, tente des techniques quitte à se tromper. On précisera tout de même que le dessin le plus peaufiné de tous reste celui ornant la couverture. L’intérieur étant un carnet au jour le jour, on a plus affaire là à des dessins en devenir, parfois des ébauches, des idées jetées, des motifs imposés (par une tache sur le carnet par exemple, ou le dessin d’un invité qui en appelle un autre). Les thèmes se répètent : la fantasy, les jeux vidéos, les films, les soirées poker, les « kiffs » (sic.) en général. Peu de tranches de vie ou de confessions intimes, même si l’on est tout de même les témoins de l’arrivée d’un nouveau venu (félicitations à la maman), ou que Keramidas nous ouvre pour quelques pages son quotidien de dessinateur. Le contenu reste secondaire, en arrière-plan, quitte à parfois laisser sur sa faim. La priorité reste donnée à l’image, aux couleurs, aux formes. Et les amateurs de graphisme seront comblés, chacun pouvant trouver ici ou là, dans ces multiples univers, quelque chose qui lui parle.

Plus anecdotique, on apprend aussi que, pour boucler le livre, les derniers dessins ont été dessinés à l’avance. Aïe, ouille, un prestidigitateur ne dévoile jamais ses tours ! Il fait perdre là, bêtement, un peu de magie au livre. Pas grave, l’ensemble est suffisamment sympathique et accrocheur pour qu’on y revienne sans rancune !

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 09/02/2010 )
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