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Les Socquettes blanches
de Vincent Cuvellier et Alexandra Pichard
Gallimard Jeunesse 2013 /  14.50 €- 94.98  ffr. / 36 pages
ISBN : 978-2-07-064873-3
FORMAT : 23,0 cm × 29,0 cm

Tous unis ?!

Un album grand format, proche du livre compte tenu de l’importance qu’y tient le texte, qui s’adresse à des jeunes lecteurs autour de 10 ans. Dans cette intelligente collection on a déjà lu et apprécié La fille verte.

L’action se passe à Paris en 1946. Deux bandes d’enfants rivales se sont approprié un vaste terrain vague : les très raisonnables et élégantes petites filles qui se nomment toutes Thérèse (même Ronald, l’écossais roux en kilt, seul garçon de la bande) se réunissent le jeudi, jour de vacances scolaires à l’époque, et aménagent avec fierté leur cabane qu’elles vont même faire bénir par Monsieur le Curé. Pas de gros mots ni de négligé dans la bande des Socquettes blanches… En face, avec la bande des garçons, les Chats crevés, c’est un autre registre : tous en pantalon, même la seule fille de l’équipe, Dominique, qui d’ailleurs est un garçon manqué. Leur chef : Tatave, avec ses acolytes Totor, Pilou et les autres… Entre les deux bandes : la guerre ouverte, guerre de classe, guerre sans merci.

Mais lorsqu’un promoteur immobilier intervient sur le terrain : l’ennemi commun cimente les deux bandes, et, réconciliées, chacune fait intervenir ses soutiens : le grand oncle chic, aux multiples décorations, de Thérèse, et le frère résistant (et sans doute communiste) de Tatave. Pas si éloignés que ça, en dépit des apparences, le frère et le grand oncle qui ont combattu ensemble les Allemands pendant la guerre et qui vont faire intervenir le parrain de Thérèse… dont on laisse au lecteur le soin de découvrir l’identité.

Ensemble, ils vont (en partie) gagner la guerre du terrain vague et devenir la bande des Socquettes crevées, ou encore des Chats blancs, mais… Une troisième bande arrive… L’action peut reprendre !

Un récit bien construit sous ses différents angles : l’ambiance des lendemains de guerre et des temps de la reconstruction, la rivalité puis l’amitié entre les jeunes héros. Alexandra Pichard (diplômée de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg) a réalisé d’excellentes illustrations, à la fois dans l’esprit des années 1950 et contemporaines. Bref, un album-roman de qualité, qui pourrait évoquer sur certains points le Petit Nicolas.

Vers 10/11 ans.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 10/07/2013 )
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