Jeunesse
Albums de John Burningham
Kaleidoscope 2013 / 13.20 €- 86.46 ffr. / 30 pages
ISBN : 978-2-87767-762-2
FORMAT : 29,5 cm × 23,8 cm
Revanche !
Un album d’un des plus importants auteur-illustrateurs britanniques : John Burnigham (né en 1936, marié à l’illustratrice, très connue également, Helen Oxenbury). Comme dans toute son œuvre, John Burningham associe étroitement image et texte, et utilise des techniques mixtes (aquarelle, crayon, etc.). Son travail est superbe et c’est d’abord l’aspect esthétique qui s’impose en ouvrant l’album.
Dès la première page, les trois héros : les puissants Hippopotame et Éléphant, sûrs d’eux, et sur le côté, Lièvre un peu de guingois. En effet, il sert de souffre douleur à Éléphant et Hippopotame lorsque ceux ci n’ont rien de mieux à faire : «Tu n’es qu’un gringalet rikiki avec des longues oreilles ridicules. Tu ne sais que sautiller. (…) Lièvre tu es un crétin fini avec ton nez qui bouge et tes drôles de moustaches ! Ah, la nature ne t’a pas gâté !». Aux gris foncés des deux brutes s’oppose la couleur pâle de Lièvre qui tente de se fondre dans le paysage pour ne pas se faire remarquer et devient vert comme l’herbe, brun terne…
Toutefois, un jour, Lièvre décide de prendre sa revanche, décision calme et silencieuse : il les défie, l’un après l’autre, à un tir à la corde… et alors l’astuce de Lièvre va faire la différence ! Il fait la même proposition à chacun et les place aux deux bouts de la corde, les deux brutes étant persuadées que c’est Lièvre qui est au bout qu’elles ne voient pas. Discret, il entretient l’illusion en se déplaçant de l’un à l’autre et en les excitant. Hippopotame et Éléphant s’acharnent jusqu’au coucher du soleil et le monde devient rouge, rouge de leur force vaine ; ils tirent toute la nuit et le monde est noir, avec une immense lune blanche, et toute la journée du lendemain car aucun ne veut abandonner la partie face à Lièvre.
Mais finalement la ruse est éventée et Lièvre, vainqueur, certes, mais qui reste sans grande défense, n’a plus qu’à prendre ses jambes à son cou... Morale de l’histoire «Eh, quand on n’est ni grand ni costaud, en avoir dans le ciboulot est un atout… tout comme savoir prendre ses jambes à son cou» !
Un récit réjouissant sur les atouts des petits face aux grands, et... pragmatique aussi ! Une vraie réussite ! Vers 5 ans.
Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 06/11/2013 )
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