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Le Petit voleur de mots et autres histoires - 3 volumes
de Nathalie Minne
Casterman - Les albums Casterman 2015 /  13,95 €- 91.37  ffr. / 96 pages
ISBN : 978-2-203-09895-4
FORMAT : 18,3 cm × 23,5 cm

Un petit garçon, trois histoires…

Dans un emboîtage tout bleu, illustré d’une des histoires - Le Petit voleur de mots -, trois albums qui reprennent en petit format trois albums grand format de Nathalie Minne : Le Petit voleur de mots, Le Petit voleur de temps et Le Petit garçon de la forêt. Trois histoires tendres et poétiques, d’apprentissage, d’amitié. De belles histoires et une illustration magnifique.

Le Petit voleur de mots : La nuit, au village, un petit garçon monte sur les toits et avec son filet à papillons récupère les mots qui s’échappent par les cheminées, mots doux, mots divers, mots des histoires racontées le soir aux enfants. De ces mots, il fait une récolte qu’il engrange dans sa maison à l’écart ; il apprend à les utiliser, à les assembler, à tisser un récit. Il découvre leurs vertus, leurs différences et, un jour, vient le moment des mots d’amour.

Il comprend que les mots sont le lien essentiel à toute communication et pas uniquement un plaisir égoïste. Seul au début du récit, le petit voleur de mots découvre progressivement les autres : choc et plaisir !

Premier des trois albums, Le Petit voleur de mots crée un univers poétique, avec une illustration riche en détails, qui ouvre sur l’univers infini des mots, du langage…

Le Petit voleur de temps : Un très grand sujet, le temps ! Non celui qu’il fait, mais celui qui s’écoule. Chaque illustration de Nathalie Minne est un tableau en soi qui entraîne son lecteur dans la perception que l’on a du temps : court, bref instant ou très long au contraire… Eternels, les moments d’attente de l’être aimé, trop courts, les instants partagés.

Un univers de couleurs douces, gris, bleus, rouges profonds, roses mauves et violets. Deux enfants aux grands visages étonnés, un ciel étoilé, un texte poétique : «le petit garçon a commencé à attendre (…) Cela semblait long (…) Plus long que le cerisier qui fleurit, plus long que la lune qui devient ronde, plus long que les pommes qui mûrissent, plus long que d’attendre la neige».

Le temps qu’il faut apprendre : apprendre les mots pour le dire, apprendre l’heure pour le lire. «Voler le temps» : instants volés aux autres, à vivre à deux… En saura-t-on davantage sur l’énigme du temps le livre refermé ? Pas certain mais reste un moment intensément poétique

Le Petit garçon de la forêt : La couverture est superbe, une forêt d’arbres aux tons rouges, bruns, sables, rosés ; au centre un arbre dont la ramure est en forme de cœur et dans laquelle se niche douillettement un petit garçon avec un animal roux dans les bras. Un graphisme simple dans les formes. Chaque double page est dessinée dans un ton dominant, le texte est donné en courte légende sur la marge. L’illustration est vraiment première dans cet album, emplissant de façon somptueuse la quasi totalité de l’espace. Autant un livre d’art qu’un «album jeunesse».

Une histoire d’amitié entre un petit villageois et le garçon de la forêt ; les saisons passent l’amitié se construit et un jour, lorsque c’est à nouveau l’été, le garçon de la forêt part au village retrouver son ami.

Chaque page, simple au premier regard, est emplie de détails à identifier, on suit les saisons, on ressent la chaleur du soleil, l’inquiétude de la nuit, le froid de l’automne… Le lien d’une page à l’autre est celui de l’amitié entre les garçonnets et leurs expériences échangées. Il y a aussi dans cet album un voyage initiatique.

A très vivement conseiller ! Dès 4 ans.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 25/11/2015 )
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