Jeunesse
Albums de Amos Oz et Georg Hallensleben
Gallimard Jeunesse 2008 / 14.50 €- 94.98 ffr. / 95 pages
ISBN : 978-2-07-061684-8
FORMAT : 23,0cm x 28,0cm
Hommes sans bêtes
Amos Oz est un des auteurs les plus connus d’Israel (il est né à Jérusalem en 1939) et son œuvre littéraire a été récompensée à de multiples reprises. Ici, le texte proposé est une fable à destination des adultes comme des enfants, et Georg Hallensleben en a parfaitement saisi l’esprit avec ses illustrations pleine page, dont chacune est un tableau à elle seule.
Un jour dans un village perdu au fond de nulle part, que les animaux ont déserté, un petit garçon, Matti, et son amie, Maya, vont chercher à comprendre les faits mystérieux qui les entourent : où sont partis les animaux, comment le petit Nimi a-t-il attrapé la «hennite» qui le conduit à parcourir le village en hennissant et lui vaut le surnom de Nimi le poulain ? Ils vont s’enfoncer dans la forêt profonde, où l’on dit qu’habite Nehi le démon de la montagne, qui, tel le joueur de flûte de Hamelin, aurait entraîné à sa suite tous les animaux.
On suit la quête des enfants mais aussi le silence et la volonté d’oubli des habitants du village. Matti et Maya percent le mystère mais pour autant ne parviennent pas à convaincre Nehi de rendre les animaux…
On retrouve le charme des contes populaires, des souvenirs de la littérature yiddish, un zeste d’Orient et des Mille et une nuits, dans cette description d’un monde à la porte du Paradis, expulsé de la lumière et de la joie, pour avoir abusé de la force des hommes sur les animaux. Une histoire sombre, parabole sur l’intolérance et la violence, la cohabitation difficile, marquée par un réel scepticisme sur la nature humaine.
Un beau texte mais dont on se demande un peu qui il va toucher dans cette collection : le format d’album permet certes aux superbes illustrations de Georg Hallensleben de se déployer, mais il apparaît davantage destiné aux enfants ; or le texte, dense, découragera une partie des jeunes lecteurs ; quant aux lecteurs plus avertis, on peut imaginer qu’ils vont plus volontiers vers des formats «poche». A partir de 12 ans.
Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 16/07/2008 )
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