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Lunerr
de Frédéric Faragorn
Ecole des loisirs 2012 /  14.20 €- 93.01  ffr. / 189 pages
ISBN : 978-2-211-20962-5
FORMAT : 14,8 cm × 21,8 cm

Ailleurs !

Un roman bien écrit et bien construit (le début d’une série ?) qui se passe dans une île, sans arbres ni eau, à une époque indéterminée, et dans un lieu inconnu.

Un jeune héros, Lunerr, orphelin de père et qui vit avec sa mère Mamig ; la disparition du père les a contraints à abandonner leur ancien quartier et leur aisance pour vivre pauvrement à l’autre bout de la ville. Lunerr a été bien accueilli par la jolie Morgan, et il est excellent élève à l’école ; sa mère fait des ménages dans plusieurs familles et s’est saignée aux quatre veines pour financer les études de Lunerr. Mais un jour ce fragile équilibre se détraque, Lunerr, distrait, répond au maître en prononçant un mot interdit : «Ailleurs». Accusé de blasphème, il est sévèrement battu, exclu de l’école et sa mère perd son travail… Mais une main se tend, inquiétante et inattendue, celle de Ken Werzh, le plus vieux et plus riche habitant de l’île. Lunerr va ainsi entrer dans l’intimité du vieillard, accompagné de son pitwak, animal familier, sorte d’oiseau qui parle, qui dans cette société est donné aux jeunes enfants.

Frédéric Faragorn construit une société dominée par des religieux (les drouiz), solidement encadrée par des gardes, les gwarz. Une société qui croit en des êtres bienveillants mais exigeants, les aël. Une société fortement hiérarchisée aussi, dans laquelle les classes sociales sont séparées par des frontières bien marquées. Une société qui vit dans un monde marqué par le désastre écologique : l’absence d’eau, qu’il faut récupérer de façon difficile avec des filets lorsque le brouillard survient, l’absence d’arbres qui fait du bois une matière ultra précieuse.

Le héros répond à tous les canons du genre : petit, faible et tout à la fois conscient et inconscient de sa faiblesse et de ses limites ; à ses côtés Morgan (en dépit de l’opposition des parents de celle-ci), un animal familier étrange qui le soutient ; un récit d’initiation, avec des hésitations fortes jusqu’à la fin du roman sur le Bien et le Mal, des retournements de situation. Une langue qui forge des termes à partir du breton, de langues celtes et de langues africaines ce qui accroit l’impression d’étrangeté. La fin est ouverte et laisse espérer une suite !

Un bon roman, vers 10/12 ans.

Marie-Paule Cluzet
( Mis en ligne le 16/01/2013 )
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