L'actualité du livre
Jeunesseet Les grands classiques  

De grandes espérances
de Charles Dickens , Marie-Aude Murail et Philippe Dumas
Ecole des loisirs - Medium 2012 /  24.80 €- 162.44  ffr. / 528 pages
ISBN : 978-2-211-20826-0
FORMAT : 15,3 cm × 22,9 cm

Pip, Estella, Joe, Biddy et les autres…

L’Ecole des loisirs a l’excellente idée de publier en grand format, beau papier, une édition des Grandes espérances de Dickens (1861), fort bien illustrée par Philippe Dumas. La quatrième de couverture raconte toute l’histoire de cet orphelin, Pip, «élevé à la main» par une sœur plus efficace que tendre, mariée au délicieux forgeron Joe Gargery.

Le roman, qui se passe au tout début du 19ème siècle, commence dans un cimetière où le jeune Pip fait l’inquiétante rencontre d’un forçat évadé. Le récit est écrit à la première personne. Pip grandit, protégé par l’affection de Joe, fait diverses rencontres, et un jour apprend qu’il est pris en charge par un mystérieux bienfaiteur, très riche, ce qui fait désormais de lui un jeune homme aux «grandes espérances». Sa vie change alors du tout au tout, ainsi que le regard que portent les habitants de son village et de la petite ville voisine sur lui. Il quitte sa famille pour aller vivre à Londres sous la tutelle sceptique de l’homme de loi, Mr Jaggers, chargé de son sort… On suit Pip sur une trentaine d’années, de son enfance à l’âge adulte.

Dickens a écrit un formidable roman d’apprentissage où rien ne manque : les rebondissements, les drames, les meurtres, les histoires d’amour, la belle indifférente, les bons, les méchants, les stupides, et, comme dans les «bons» romans du 19ème siècle, le dénouement est heureux finalement. Aucune raison de bouder son plaisir, d’autant que l’adaptation sensible et intelligente de Marie-Aude Murail allège le roman de descriptions qui aujourd’hui paraissent fastidieuses aux jeunes lecteurs (et aux moins jeunes…). Reste cette «comédie humaine» avec son foisonnement de personnages, qui, des premiers rôles (Pip, son oncle, la charmante Biddy, l’ami Herbert, la belle Estella, l’ambigu Mr Jaggers, la pauvre Miss Havisham…) aux nombreux personnages secondaires, ont tous leur place et disent avec pertinence quelque chose de la société victorienne, mais aussi de l’humanité en général.

Philippe Dumas suit pas à pas l’histoire de Pip, ses aquarelles, lavis et dessins à l’encre augmentant au fur et à mesure de l’intrigue, jusqu’à emplir les deux dernières pages. Il s’est moulé à la perfection dans l’atmosphère du roman, et son beau travail ouvre le livre, aère la lecture et l’enrichit de suggestions heureuses.

Un grand plaisir de lecture à découvrir (ou à redécouvrir) ! Vers 13/14 ans mais… sans limites d’âge.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 30/01/2013 )
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