L'actualité du livre
Jeunesseet A partir de 7 ans  

Igor le Labrador - et autres histoires de chiens
de Agnès Desarthe et Anaïs Vaugelade
Ecole des loisirs - Mouche 2004 /  7.50 €- 49.13  ffr. / 77 pages
ISBN : 2-211-074-85-5
FORMAT : 13 x 19 cm

Des chiens trop humains

Igor le Labrador réussit ce qu’il entreprend, il devient très riche ; mais il s’ennuie. Alors il vend son âme au diable pour redonner du piment à sa vie. Yanker le Coker lui non plus n’est pas satisfait par sa situation. Il est pourtant devenu sans mal champion de course automobile. Quant à Yankel le Teckel, il a un don unique, mais qui ne lui rapporte que des difficultés… Tous ces chiens, héros de nouvelles d’une vingtaine de pages chacune, ont en commun de ne pas savoir trouver le bonheur par la voie qui leur semblait a priori la plus facile. Tous vont devoir opérer un détour, et le bonheur les surprendra. Ce bonheur qui ressemble fort à une vie conjugale épanouissante avec une petite chienne qui les aime et les comprend…

Agnès Desarthe a produit dans ce livre trois histoires mettant en scène des personnages qui tiennent à la fois du héros et de Monsieur Tout-le-Monde, des aventures qui n’en sont pas vraiment, des happy-ends trop ironiques pour donner envie… bref, ces nouvelles sont à la fois amusantes et originales, voire un peu déroutantes pour de très jeunes lecteurs (la collection «Mouche» à laquelle appartient ce livre s’adresse à des lecteurs débutants). Cet auteur n’a pas fait de la littérature enfantine sa seule spécialité (on se souvient notamment qu’elle a reçu le prix du livre Inter en 1996 pour son roman Un secret sans importance). Elle préfère parier que les enfants sont aptes à saisir le second degré des situations plutôt que de sacrifier leur complexité à l’immaturité supposée de ses lecteurs.

Anaïs Vaudeglade a déjà illustré des histoires d’Agnès Desarthe, aussi en connaît-elle bien l’esprit. Chaque page est assortie d’un de ses dessins, qui représente avec une grande simplicité des chiens très anthropomorphiques en situation. Des dégradés de rose et blanc tiennent lieu de couleur, afin sans doute de démarquer ce livre d’un ouvrage pour tout-petits, et peut-être de signifier de façon un peu malicieuse que l’on raconte des histoires heureuses.

Au total, ces récits qui paraissent si simples au premier abord sont dominés par un esprit ironique et quelque peu absurde qui en fait tout l’intérêt. C’est pourquoi il serait dommage de les lire trop tôt, c’est-à-dire avant huit ans.

Edwige Venayre
( Mis en ligne le 30/06/2004 )
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