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Histoire & Sciences socialeset   

Les Sociétés, la guerre, la paix - 1911-1946
de Dominique Barjot et collectif
Sedes - Regards sur l'histoire 2003 /  24 €- 157.2  ffr. / 298 pages
ISBN : 2-7181-9451-0
FORMAT : 16x24 cm

L'auteur du compte rendu: Agrégé et docteur en histoire, Jean-Noël Grandhomme est l'auteur d'une thèse, "Le Général Berthelot et l'action de la France en Roumanie et en Russie méridionale, 1916-1918" (SHAT, 1999). Il est actuellement PRAG en histoire contemporaine à l'université "Marc Bloch" Strasbourg II.

La totalisation de la guerre

Dominique Barjot, professeur à l’université Paris IV-Sorbonne, opte dès l’introduction pour un ton résolument pédagogique dans la présentation d’un sujet aussi vaste et multiforme. La période se caractérise par ce phénomène que les historiens actuels appellent plutôt la «totalisation de la guerre» que la «guerre totale», au sens où les souffrances endurées par l’humanité en conflit concernent des populations désarmées (civils et prisonniers de guerre) traitées avec de moins en moins de ménagement. Cette question de la guerre quasi-permanente – en tout cas toujours latente - est inséparable de l’émergence des totalitarismes impérialistes : Italie, Allemagne, Japon, URSS.

D. Barjot distingue trois grands cycles dans son sujet. Le premier est celui de la Grande Guerre (1911-1925), qui s’ouvre avec la crise d’Agadir et se termine avec l’entrée dans l’ère de «détente» franco-allemande marquée par la «relation privilégiée» entre Briand et Stresemann. La grande crise (1926-1935) constitue le second de ces cycles, puisqu’elle entraîne de nouvelles crispations et fait le lit des régimes «bellogènes». Le cycle de la guerre totale (1936-1946) nous conduit jusqu’à la seconde des bornes chronologiques, celle des règlements (encore inachevés d’ailleurs) de la Seconde Guerre mondiale, juste avant le début de la guerre froide. Beaucoup plus mondiale que la Première, cette Seconde Guerre prend un caractère plus brutal encore, comme ses préliminaires (guerres d’Ethiopie, d’Espagne et de Chine semblaient inéluctablement l’annoncer).

À chaque fois plusieurs aires géographiques sont passées en revue : le Royaume-Uni (par Philippe Chassaigne), l’Europe latine – en fait les seules France, Italie et Espagne – (par Olivier Faron, Didier Musiedlak et Olivier Dard), l’Allemagne et l’Europe centrale (par Jean-Paul Bled), la Russie et l’URSS (par Nicolas Werth), les Etats-Unis (par Yves-Henri Nouailhat) et enfin le Japon (par D. Barjot).
Cet ouvrage, auquel ont contribué une série d’enseignants dont les travaux font autorité dans leur domaine d’étude, est bien présenté, agréable à lire, agrémenté de tableaux (mais les cartes sont absentes). Chaque chapitre est construit comme une dissertation, avec une introduction, des césures claires dans les développements et une conclusion. Ce bon instrument de travail s’achève sur une bibliographie raisonnable qui présente les derniers titres parus ainsi que des ouvrages «incontournables» plus anciens.

Jean-Noël Grandhomme
( Mis en ligne le 09/02/2004 )
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