L'actualité du livre
Histoire & Sciences socialeset Moyen-Age  

Les Racines de l'Europe - Les sociétés du haut Moyen Age (568-888)
de Michel Rouche
Fayard - Le cours de l'histoire 2003 /  14 €- 91.7  ffr. / 252 pages
ISBN : 2-213-61552-7
FORMAT : 13x20 cm

Aux origines du peuple européen

A l’heure de l’élargissement de l’Union européenne à dix nouveaux membres, une réflexion sur les «racines de l’Europe» et de sa civilisation vaut d’être posée. En effet l’Union européenne est en partie née du sentiment de ses peuples d’appartenir à une histoire commune. Michel Rouche, professeur d’Histoire médiévale à la Sorbonne, nous propose de comprendre les origines de ce sentiment. Dans Les Racines de l’Europe, il nous brosse ainsi une esquisse des sociétés qui peuplaient le continent européen depuis l’invasion de l’Italie par les Lombards à la fin de VIe siècle jusqu’à la formation de l’Empire carolingien au IXe siècle.

Dans un premier temps, Michel Rouche analyse la façon dont des sociétés tribales et païennes, à l’image des Vikings ou des Celtes, se sont juxtaposées à côtés ou dans des sociétés chrétiennes avec ou sans Etat. Cette description des sociétés européennes du début du Moyen âge permet de mettre en relief «le passage d’une unité perdue et disparate au pôle carolingien qui attire à lui, par sa synthèse originale et ses liens sociaux, romains, germaniques et chrétiens, toutes les autres sociétés».
L’Europe est alors constituée de sociétés évoluant à des vitesses différentes selon qu’elles sont composées d’un Etat seul, d’un Etat et d’une Eglise ensemble ou d’une Eglise seule, voire d’aucun Etat. Dans le sud de l’Europe et en Gaulle, vivent des sociétés romanisées où le pouvoir est l’apanage du sexe masculin. La loi romaine tente d’ y imposer l’ordre social. Dans le reste de l’Europe, en Scandinavie, en Irlande et dans l’Empire germanique, évoluent des sociétés païennes aux mœurs barbares. Les femmes y possèdent le pouvoir et la puissance divine. Toutefois, la violence est omniprésente dans toutes ces sociétés malgré l’implantation progressive de l’Eglise chrétienne.
Ces différentes cultures vont pourtant se mélanger au sein de la Gaulle mérovingienne puis carolingienne où le rôle du Christianisme aux côtés de l’Etat est croissant. L’influence de l’Eglise dans la société se voit notamment dans la tentative de mettre sur un pied d’égalité hommes et femmes et de rompre avec la violence des sociétés romaine et barbare.

Michel Rouche a su montrer dans un ouvrage facile à lire, clair et précis à la fois, comment est né un nouveau monde européen qui a réussi, par l’intermédiaire de l’Eglise, à sortir de la barbarie du quotidien, qu’elle soit païenne ou romaine. C’est aussi une façon de mettre en lumière l’idée que les racines de l’Europe sont riches et multiples tout en étant unies dans le giron chrétien.

Amandine Briane
( Mis en ligne le 27/05/2004 )
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