L'actualité du livre
Histoire & Sciences socialeset Période Moderne  

Baroque catalan
de Ferrante Ferranti , Dominique Fernandez et Jean-Luc Antoniazzi
Herscher 2011 /  39 €- 255.45  ffr. / 186 pages
ISBN : 978-2-7335-0380-5
FORMAT : 25cm x 28,7cm

L'auteur du compte rendu : Archiviste-paléographe, docteur de l'université de Paris I-Sorbonne, conservateur en chef du patrimoine, Thierry Sarmant est responsable des collections de monnaies et médailles du musée Carnavalet après avoir été adjoint au directeur du département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France. Il a publié, entre autres titres, Les Demeures du Soleil, Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi (2003), Vauban : l'intelligence du territoire (2006, en collaboration), Les Ministres de la Guerre, 1570-1792 : histoire et dictionnaire biographique (2007, dir.).

Retables de bois doré en Roussillon

Depuis l’après-guerre, les touristes éclairés sillonnent les églises de Catalogne pour admirer le dépouillement de leur architecture romane. Les décors foisonnants qu’abritent ces édifices ne retiennent l’attention que depuis peu, à mesure qu’un goût nouveau pour l’art baroque remplace le dédain que l’on témoignait jadis à l’endroit du «style jésuite».

Jean-Luc Antoniazzi, Dominique Fernandez et Ferrante Ferranti s’attachent à réhabiliter ce «baroque catalan» à travers les principaux témoignages qu’il a laissés en Roussillon, cette «Catalogne française» annexée au royaume des Lys par le traité des Pyrénées de 1659 : de grands retables de bois doré, réalisés pour la plupart entre 1650 et 1730. Après un essai synthétique de Dominique Fernandez, Jean-Luc Antoniazzi traite des «hauts lieux» de l’art baroque du Roussillon : Baixas et Rivesaltes, Perpignan, Vinça et Ille-sur-Têt, Espira-de-Conflent, Prades, Collioure, Prats-de-Mollo, Latour-de-Carol et Font-Romeu. Le voyage s’achève sur une «iconographie sainte», due à Ferrante Ferranti, qui détaille les anges, les saints, les Christs et les Vierges qui peuplent les retables de cette région.

La surprise n’est pas mince de retrouver, dans les créations d’une province excentrée, prise entre deux royaumes le plus souvent en guerre, l’influence des grands maîtres de l’art européen, italiens ou flamands. Par l’intermédiaire des recueils d’estampes qui parvenaient dans les vallées pyrénéennes, les menuisiers et les sculpteurs catalans ont connu les tableaux et les fresques de Raphaël et de Titien, mais aussi le baldaquin de Saint-Pierre de Rome et les statues du Bernin. Les œuvres de Rubens et de Poussin ont également été transposées, soit sur toile, soit sur bois.

Les œuvres analogues qui existaient du côté espagnol ayant été détruites pour la plupart pendant la guerre civile, les retables du Roussillon sont un témoignage unique de ce que fut l’art religieux de la Catalogne.

Thierry Sarmant
( Mis en ligne le 07/02/2012 )
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