Histoire & Sciences sociales
Période Contemporaine de Philippe Foro
Armand Colin - U - Histoire 2006 / 25.50 €- 167.03 ffr. / 281 pages
ISBN : 2-200-26994-3
FORMAT : 16,0cm x 24,0cm
L’auteur du compte rendu : Mathilde Larrère est maître de conférences en Histoire contemporaine à l'université Paris XIII et à l'IEP de Paris.
U-tile !
Voici un fort bon manuel sur l’Italie fasciste ! Présentation claire et précise des faits, analyse des causes, des conséquences et des effets, connaissance et utilisation d’une historiographie récente sur la question (et surtout de l’historiographie italienne… en italien !) : tout y est ! Évidemment, comme tout manuel, c’est de présentation austère, il y a sans doute un peu trop de coquilles ; la bibliographie est un peu courte, mais elle convient parfaitement au public visé, à savoir principalement des étudiants en licence d’histoire, et elle est utilement complétée par les notes infrapaginales. On aurait aimé quelques textes, il n’y a que de courtes citations. Mais les biographies à la fin sont utiles, les quelques cartes fort lisibles, ainsi que la chronologie fort complète.
Après un premier chapitre événementiel sur l’arrivée au pouvoir du fascisme, les chapitres suivants sont plus thématiques. Le deuxième aborde le fonctionnement politique et institutionnel du fascisme : on retiendra une présentation intéressante de la place laissée au monarque. La société italienne fait ensuite l’objet d’un beau chapitre qui pose les problématiques attendues de la volonté totalitaire, de la jeunesse fascisée et de la question de l’étendue du consensus, mais qui aborde aussi les domaines de l’école, de l’université, du monde du travail, ainsi que les rapports avec l’église. C’est également dans ce chapitre que l’auteur aborde (un peu rapidement) l’antifascisme et les antifascistes, et pose aussi la question de la radicalisation antisémite du fascisme. Le chapitre suivant, sur «l’art et la culture dans l’Italie fasciste», outre qu’il laisse une place importante à un aspect injustement négligé dans les autres manuels, se révèle particulièrement stimulant. L’économie italienne est ensuite présentée de façon claire. Le chapitre sur la politique extérieure permet non seulement de comprendre les logiques de la politique mussolinienne, mais éclaire surtout les relations avec l’Allemagne nazie. Suit ensuite une présentation de l’Italie dans la guerre jusqu’à l’effondrement du fascisme, que complète fort utilement un chapitre sur l’Italie au sortir de la guerre, «entre guerre de libération et guerre civile», période souvent négligée, délaissée par les études de l’Italie fasciste qui s’arrêtent à la chute du Duce. La conclusion enfin pose de façon stimulante, quoiqu’un peu rapide, la question de l’héritage du fascisme jusqu’à nos jours.
Voilà qui devrait remplacer sans regret et avec profit pour les étudiants les anciens manuels de Berstein, Milza et Gallo sur le fascisme !
Mathilde Larrère
( Mis en ligne le 24/11/2006 )
www.parutions.com
(fermer cette fenêtre)