L'actualité du livre
Histoire & Sciences socialeset Histoire Générale  

Musée et muséologie
de Dominique Poulot
La Découverte - Repères 2005 /  8.50 €- 55.68  ffr. / 110 pages
ISBN : 2-7071-4718-4
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

L'auteur du compte rendu : archiviste-paléographe, docteur de l'université de Paris I-Sorbonne, conservateur en chef du patrimoine, Thierry Sarmant est adjoint au directeur du département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France. Il a publié en dernier lieu : Les Demeures du Soleil : Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi, Champ Vallon, 2003.

Une institution de l’ère des masses

Après un recueil d’études sur l’histoire des musées, Dominique Poulot donne un excellent manuel, qui sera aussi utile aux étudiants en histoire de l’art ou en gestion du patrimoine qu’aux professionnels désireux de rafraîchir et clarifier leurs idées.

Après avoir présenté les différentes définitions du musée depuis le mythe des origines – le Musée d’Alexandrie – jusqu’à la dialectique contemporaine des missions contradictoires de conservation, d’étude et de communication, D. Poulot esquisse une typologie des musées : musée d’art, musée d’histoire, dont les prototypes français sont le Musée des monuments français d’Alexandre Lenoir, le Musée de Cluny et le Musée de Versailles, musée de ville, musée d’ethnographie, écomusée.

Dans l’histoire des musées, chaque siècle a son type d’élection. Pour le XVIIIe siècle, c’est le musée d’antiques, héritier des anciens cabinets de curiosité mais qui s’en distingue par la régularité de l’ouverture au public. Pour le XIXe, c’est le musée encyclopédique ou historique, symbole d’une nation ou d’une collectivité. Pour le XXe siècle, ce serait le musée à visée pédagogique. En évoquant chaque époque, D. Poulot donne de nombreux exemples choisis dans le monde entier, en particulier Outre-Atlantique. Dans ce panorama, la spécificité des musées français tient à leur origine révolutionnaire et à leur étroite dépendance vis-à-vis de l’Etat et des régimes successifs : en France, l’institution muséale doit porter le message du pouvoir à ses administrés.

Le musée contemporain appartient à l’ère des masses, et le monde compte des dizaines de milliers de musées, fréquentés par des millions de visiteurs. La muséologie repose de plus en plus sur une réflexion sur le public des visiteurs, sur sa composition et son «usage» de ces établissements. La visite de musée est ainsi définie comme une activité sui generis, «ni tout à fait loisir ni tout à fait apprentissage», à la croisée des sphères publique et privée, une activité dont le but est la recherche ou l’invention de la mémoire.

Thierry Sarmant
( Mis en ligne le 12/05/2006 )
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