Histoire & Sciences sociales
Histoire Générale de Jean-Pierre Dorian et Pierre Galy
Nouveau monde 2007 / 39 €- 255.45 ffr. / 383 pages
ISBN : 978-2-84736-268-8
FORMAT : 20x24 cm
Préface de Raphaël Ibañez.
Histoire et Ovalisitique
Au lendemain de la défaite de l’équipe de France contre l’Angleterre en demi-finale de la coupe du monde de rugby, il est bon de parler de ce bel ouvrage qui retrace avec détails l’histoire de ce sport qui prend une ampleur de plus en plus nette, notamment grâce au parcours du XV de France cette année.
La structure de ce livre largement illustré est chronologique et thématique. De la naissance du rugby à la veille du lancement en France de la coupe du monde 2007, l’ouvrage de ces deux journalistes apporte un complément historique, social et économique à ce sport collectif dont les valeurs prônent les idées de solidarité, de collectivité, d’honneur, de respect de l’adversaire, de courage et de vaillance.
Ancêtre de la soule, le rugby est apparemment né grâce à William Webb Ellis, joueur de football fantasque qui, lors d’un match, s’est mis subitement à se saisir du ballon à la main un jour de 1823. En fait, il faut remonter au Moyen-âge pour voir qu’existait un jeu collectif qui se pratiquait assez violemment et dont le but était de se saisir d’une balle à la forme incertaine à la main. Mais c’est en 1846 que les élèves de la Public School de Rugby déterminèrent des règles précises et institutionnalisèrent ce sport. Le premier match international se disputa en mars 1871 et opposa l’Angleterre à l’Ecosse. Que l’on ne s’étonne pas alors si les anglais font partie des plus grandes équipes du monde puisque tout ou presque est parti de ce pays. C’est à partir de 1877 que le rugby s’implanta en France avec notamment le Paris Football Club fondé peu après. Très vite, tournois et rencontres olympiques accueillent les plus grandes équipes du monde.
Après cette brève histoire de la naissance du rugby, le livre s’attarde sur les grands noms, les grands clubs, les grandes nations qui ont permis à ce sport de rentrer dans la culture de leur pays. Chaque poste est décrit selon ses caractéristiques et certains grands joueurs connus pour avoir pris ses postes figurent dans le palmarès de cette chronologie.
Ce sport prend une dimension de plus en plus importante après-guerre même si l’opposition amateurisme/professionnalisme persiste. Il faudra attendre 1987 pour que la première coupe du monde ait lieu en Australie et en Nouvelle-Zélande. Rappelons que cette année-là la France laissa la coupe aux All Black après une défaite écrasante (29 à 9) ; et 1995 pour que ce sport ne soit plus que professionnel avec ses règles établies selon cette norme. D’ailleurs la première coupe d’Europe date de cette année. C’est un grand changement puisque le rugby, sport où l’éthique a une large part, va prendre une importance économique et financière qui ne va pas forcément dans le sens de cette philosophie. Voir les calendriers absurdes des rugbymans français, qui se vendent autant que celui de Clara Morgane, star du X !
Ce livre essentiel à une bonne connaissance de l’histoire et des enjeux de ce sport est composé de 50 chapitres thématiques et de plus de trois cents illustrations. L’intérêt en est d’avoir su ouvrir le champ de la connaissance à tous les domaines du rugby. L’on évoque sa naissance mais très vite, on s’intéresse à travers de nombreux chapitres aux joueurs de légende (Un long passage est consacré notamment au célèbre Jonah Lomu des All Black), aux différents postes, au rugby français et étranger (On évoque même le rugby roumain qui, dès les année 60, a été quasi professionnel!), à la professionnalisation donnant libre cours aux intérêts financiers énormes, à la publicité, bref, à la pression libérale que connaît le sport depuis des années. Après le succès sportif et médiatique de la dernière coupe du monde organisée en France (plus de 14 millions de téléspectateurs ont assisté au quart de finale remporté par la France contre les All Black), le rugby a vu ses clubs augmenter leur effectif de 15 à 20% et il ne serait pas étonnant de voir ce sport égaler l’importance culturelle du football.
Un bel objet préfacé par l’un des joueurs les plus populaires, le talonneur et capitaine de l’équipe de France : Raphaël Ibañez.
Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 18/10/2007 )
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