L'actualité du livre
Histoire & Sciences socialeset Biographie  

Aliénor d'Aquitaine
de Ralph V. Turner
Fayard 2012 /  25 €- 163.75  ffr. / 484 pages
ISBN : 978-2-213-66286-2
FORMAT : 15,3cm x 23,5cm

Perrine Chambon (Traducteur)

Sylvie Lucas (Traducteur)

L'auteur du compte rendu : Alexis Fourmont a étudié les sciences politiques des deux côtés du Rhin.


D'un trône à l'autre

Professeur à l’université de Floride, Ralph V. Turner a rédigé en 2009 une passionnante biographie sur Aliénor d’Aquitaine, laquelle fut à la fois reine de France, puis… reine d’Angleterre ! L’ouvrage de l’universitaire américain vient de faire l’objet d’une traduction en français de la part de Perrine Chambon et de Sylvie Lucas, que les éditions Fayard ont récemment publiée.

Si Aliénor fut l’une des reines les plus importantes de son époque, la fin du Moyen Age n’a pas remis en cause sa célébrité. Aliénor demeure très connue, et ce parfois pour de mauvaises raisons, parce que ses contempteurs en ont dressé un portrait peu flatteur. Par le biais de cette érudite étude, l’historien Ralph V. Turner a entendu mettre en lumière les divers aspects de cette personnalité en clair-obscur.

Née en 1124, Aliénor était la fille du dernier duc d’Aquitaine et de Poitou, Guillaume X. En 1137, à la suite de la disparition de son père, elle devint l’objet de nombreuses convoitises. Finalement, elle épousa Louis de France. La dot était consistante, puisqu’elle comportait à la fois le duché de Guyenne, la Gascogne, la Saintonge et le Poitou. Toutefois, l’inconduite d’Aliénor conduisit son mari à rompre le mariage en 1152.

Aliénor se consola rapidement. En effet, quelques six semaines plus tard, elle s’unit à Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et duc de Normandie, lequel devint roi d’Angleterre en 1154. Pour Henri II, l’opération était très positive : les provinces d’Aquitaine furent intégrées à son royaume. Mais le sort s’acharna sur Aliénor et le mariage fut à nouveau malheureux. Cette fois-ci, c’est elle qui souffrit du mariage… et des multiples infidélités de son mari.

L’ire d’Aliénor fut telle qu’elle fut accusée d’avoir empoisonnée l’une des maîtresses du roi. Après s’être séparée d’Henri, Aliénor retourna à Poitiers, où elle se constitua une cour formée d’artistes et de poètes. Rancunière, elle ne se désintéressa pas du tout de l’Angleterre et alla même jusqu’à encourager la révolte des fils du roi contre leur père (1173).

En guise de punition, Henri II embastilla son ex-femme dans un couvent dont elle ne put s’extirper qu’avec l’arrivée au pouvoir de Richard Cœur de Lion (1189). Bien disposé à son égard, Richard lui confia le gouvernement à l’occasion de son départ pour la troisième croisade. A son retour, elle finit par se retirer à l’abbaye de Fontevrault, où elle mourut en 1204. Son fils tardif Jean sans Terre deviendra le premier roi d’Angleterre à ne plus régner sur la Normandie, conquise de haute lutte par Philippe Auguste.

Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 17/01/2012 )
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