L'actualité du livre
Histoire & Sciences socialeset Témoignages et Sources Historiques  

La Turquie chrétienne - Récits des voyageurs français et anglais dans l'Empire ottoman au XVIIe siècle
de Hélène Pignot
Xenia 2007 /  21 €- 137.55  ffr. / 282 pages
ISBN : 978-2-88892-014-4
FORMAT : 18,0cm x 22,0cm

L'auteur du compte rendu : Thérèse Krempp mène une recherche en doctorat à l'Ecole des hautes études en sciences sociales sur l'armée française d'Orient pendant la Première Guerre mondiale. Avec Jean-Noël Grandhomme, elle a publié Charles de Rose, pionnier de l'aviation de chasse (éditions de la Nuée Bleue, septembre 2003).

Rêves d'Orient

Les contacts entre l’Empire ottoman et l’Occident étaient nombreux au XVIIe siècle. Ils étaient essentiellement liés aux intérêts commerciaux et diplomatiques. Ainsi, ambassadeurs étrangers et agents diplomatiques résidaient à Istanbul, mais beaucoup d’hommes entreprirent aussi le voyage pour des raisons scientifiques, intellectuelles, ou dans l’espoir de parfaire leur éducation. A leur retour, ces voyageurs publiaient le récit de leur périple. Ces très nombreuses relations de voyage - plus de deux cents furent publiés au XVIIe siècle - ont toujours eu, dès la Renaissance, un très grand succès et nourrissaient la curiosité insatiable du lecteur pour un «ailleurs» exotique.

Hélène Pignot, maître de conférences à l’université de Paris I, nous présente dans cet ouvrage une sélection d’extraits tirés des récits de sept voyageurs français (Louis Deshayes de Courmenin, Philippe de la Très Sainte Trinité, La Boullaye-Le Gouz, Georges Guillet de Saint Georges, Guillaume-Joseph Grelot, Jean Thévenot, Le Sieur de la Croix) et de six voyageurs anglais (George Sandys, Henry Blount, John Ray, Paul Rycaut, Thomas Smith, George Wheler). Son choix s’est porté sur des textes décrivant la coexistence entre chrétiens orthodoxes et musulmans et la vie quotidienne des chrétiens dans l’Empire ottoman. Diplomates, missionnaires, botanistes, archéologues ou simples particuliers désireux de se cultiver, ces voyageurs n’avaient pas toujours les outils intellectuels nécessaires pour penser l’altérité culturelle et religieuse de ces populations orthodoxes que l’on peut qualifier de «Grecs». Il ressort bien souvent de ces relations de voyage la conviction de leur propre supériorité.

La plupart des extraits présentés n’ont pas fait l’objet de rééditions récentes et les auteurs anglais sont inédits en français. Un appareil critique vient encadrer ces extraits : introduction, conclusion, notes explicatives. Ces textes d’un grand intérêt nous en apprennent autant par leurs omissions que par leurs descriptions. Les témoignages de ces voyageurs occidentaux qui ont visité l’Empire ottoman constituent pour l’historien une source extrêmement précieuse.

Thérèse Krempp
( Mis en ligne le 08/10/2007 )
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