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Balavoine - La véritable histoire
de Fabien Lecoeuvre
Le Rocher 2016 /  17.50 €- 114.63  ffr. / 191 pages
ISBN : 978-2-268-08183-0
FORMAT : 13,7 cm × 20,5 cm

Première publication en janvier 2011 (Le Rocher - Documents) sous le titre Balavoine parmi nous

Biographie sommaire

«Il n’y a que les génies qui meurent à 33 ans» - Claude Nougaro, 2002.

Il y a tout juste 30 ans, le 14 janvier 1986, Daniel Balavoine (1952-1986) ainsi que quatre autres passagers, dont Thierry Sabine, créateur et organisateur du Paris-Dakar, périssaient dans un accident d’hélicoptère au Mali. Sur le moment, l’annonce est rude et fait passer subitement le chanteur français d’un statut de vedettariat à celui, moins éphémère, de mythe moderne. Depuis, les livres, les rééditions d’albums, les reprises de ses chansons et les hommages se sont multipliés. A juste titre selon nous, Daniel Balavoine aura ouvert une voie.

Le parcours de l’artiste est à la fois mouvementé et cohérent. Études secondaires qui s’arrêtent peu avant le bac, découverte de la musique à cette même période, Balavoine quitte le sud ouest, monte à Paris et participe à diverses expériences de rock : chanteur dans le groupe Présence, choriste dans des comédies musicales puis chez Patrick Juvet, on remarque et le talent et la voix du jeune homme, qui peut se percher très haut dans les aigus. S’ensuivent un premier puis un second 30 centimètres avant la double explosion en 1978 avec le titre phare, Le Chanteur, qui se vend à plus d’un million d’exemplaires, et son rôle de Johnny Rockfort dans l’opéra-rock Starmania composé par son ami Michel Berger. Les chansons s’enchaînent à un rythme soutenu, de 1978 à 1985, avec quasiment un album par an : Lucie, Me laisse pas m’en aller, Mon fils ma bataille, Je ne suis pas un héros, Vivre ou survivre, Vendeurs de larmes, Pour la femme veuve qui s’éveille, Dieu que c’est beau, L’Aziza, Sauver l’amour, pour ne citer que des standards, aujourd’hui multi diffusés.

Durant huit ans, Daniel Balavoine va faire partie du paysage musical français, notamment en intégrant ce que l’on appellera au début des années 80 La Nouvelle Chanson Française (avec des personnalités comme Voulzy, Souchon, Renaud, Cabrel, Berger, Goldman, Lavilliers, Simon, etc.), succédant à celle plus traditionnelle des Brel, Brassens et Ferré. Mais aussi en faisant parler de lui lors d’épisodes médiatiques désormais célèbres, notamment face au candidat François Mitterrand en 1980 ou durant un 7 sur 7 où le chanteur s’en prenait vivement aux anciens combattants (1983)… «La jeunesse est désespérée parce qu’elle n’a plus d’appui, elle ne croit plus en la politique française et je pense qu’elle a, en règle générale, en résumant un peu, bien raison. (…) Le désespoir est mobilisateur et lorsqu’il devient mobilisateur, il est dangereux», disait-il face au candidat socialiste. A partir de là, Balavoine est catalogué «démago» par les uns et lucide par les autres. En tout cas, il ne laisse pas indifférent.

Concerné par le monde qui l’entourait et son défilé d’injustices, ses prises de positions, toujours sincères et jamais calculées bien que parfois maladroites, dérangeaient certains bien-pensants (rappelons que Michel Tournier s’était réjoui de la mort du chanteur parce qu’il avait fait le Paris Dakar…) tout comme elles fascinaient la jeunesse récalcitrante… Puis vint l’action humanitaire qui devait à la fois rallier et ses idées et ses emportements. Action Ecole, puis les Paris du cœur début 1986, deux associations auxquelles il s’investit, consistaient à acheminer quelques dizaines de pompes hydrauliques dans les régions arides du Sahel traversées par la course automobile du Dakar. Mais un accident stupide d’un soir de janvier 1986, alors qu'il devait juste rejoindre un bivouac, arrêtera net un parcours déjà bien rempli mais encore si prometteur.

Fabien Lecœuvre avait déjà «commis» un livre sur Balavoine, en 2006, sorte de plaquette très simplifiée qui dictait quelques grandes dates de la vie du chanteur, agrémentée de photos. Cette fois-ci, à défaut d’avoir véritablement travaillé en étoffant son projet, il a simplement fait un copier-coller des ouvrages déjà existants ! Le constat est simple, il a pris à Geneviève Beauvarlet, Gilles Verlant et Didier Varrod (les trois précédents biographes du chanteur) les informations que l’on connaît déjà et les a compilées dans une chronologie sommaire et somme toute très réductrice ! Trois choses néanmoins ressortent ! La New Wave qu’à juste titre Lecœuvre applique à la musique de Balavoine, le fait qu’il a travaillé un temps dans une usine de bouchons (!), puis une conversation (non complète et dont on ne sait si elle est recopiée telle quelle ou simplement retranscrite de mémoire) datant du 19 décembre 1985 alors que le chanteur et le journaliste rentraient en TGV d’une émission en Belgique. On n’apprend donc rien de bien nouveau sur la carrière et la vie de l’artiste. Quelques erreurs même sont recensées, notamment sur l’endroit où il repose…

Bref, l’idée est de rendre un hommage à Balavoine mais, 30 ans après sa tragique disparition, on attend toujours une véritable biographie sur ce chanteur qui, en peu de temps finalement (1971-1985), a tout de même composé neuf albums studio (en comptant celui de Présence), une bande originale de film (Alors heureux ?), diverses chansons pour quelques camarades (Juvet, Ferry, etc.) sans oublier des apparitions au cinéma, des participations musicales, des productions et quelques fameux titres en concert publiés sur deux doubles albums assez incroyables !

Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 27/01/2016 )
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