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Le Souvenir de tout ça - Amours, politique et cinéma
de Betsy Blair
Alvik éditions 2004 /  23 €- 150.65  ffr. / 367 pages
ISBN : 2-914833-22-9
FORMAT : 12x21 cm

Préface de Michel Ciment.

Une dame du septième art

Le souvenir de tout ça - Amours, politique et cinéma… est effectivement une autobiographie, celle d’une vie tournant autour de ces trois thèmes, qui en 350 pages, se déroule devant nous… Née en 1923 dans le New jersey, fille d’une institutrice et d’un courtier en assurances, Betsy Blair débute sa biographie lorsqu’on l’appelle encore Elizabeth Boger. Tout commence par une audition pour un spectacle de danse, dans une boîte de nuit de New-York. Elle a alors 16 ans. L’audition n’a lieu que le lendemain, un serveur lui dit de repasser. Le lendemain, Betsy Blair sera engagée et celui qu’elle avait prise pour un serveur se révélera être le chorégraphe de la troupe. Il s’appelait Gene Kelly et débutait sa carrière. Ils se marieront un an plus tard et partageront seize ans de leur vie.

Elle a été sa première femme et il a été son premier mari ; la formule à son importance. Dans un préambule, Betsy Blair écrit : «Je n’ai jamais voulu écrire de livre-souvenirs sur mon mariage avec une star de cinéma. […] Je prends la plume pour raconter à ses enfants, et à ses cinq petits enfants, […] la période de sa vie que j’ai connue, ce qui m’a conduite à la partager – et ce qui s’est passé après.»

Après… Betsy et Gene partent pour Hollywood ou celui-ci devient rapidement la star que l’on sait. Ils ont une fille. Betsy Blair continue sa carrière sur les planches et au cinéma avec de plus en plus de succès elle aussi. Elle fréquente les cercles de gauche et se forge peu à peu des convictions politiques. Celles-ci lui vaudront plus tard d’être «black-listée» durant le MacCarthysme. Elle part alors pour la France et l’Angleterre où il lui est plus aisé de travailler. A Paris, elle rencontre son second mari, l’acteur et réalisateur français Roger Pigaut. Des années plus tard, elle se marie avec le réalisateur Karel Reisz, figure du cinéma anglais d’après-guerre…

Amours, politique et cinéma… Elle tourne avec Antonioni, Orson Welles, obtient la palme d’or à Cannes en 1955 avec Marty, joue sur les planches à New York, San Francisco, Paris ou Londres ; avec Roger Pigaut et Serge Reggiani, elle monte une société de production… Au cours de sa vie, elle croise ou se lie d’amitié avec Simone Signoret, Brecht, Leonard Bernstein, Buñuel, David Selznick, Robert Capa, Alexandre Trauner, Chaplin, Gabin, Kubrick, Mauriac, Picasso, Prévert, Truffaut, etc., ainsi que toutes les stars de l’âge d’or d’Hollywood.

Mais Betsy Blair raconte tout cela comme elle l’a vécu, avec simplicité, sans impudeur ni fausse pudeur. A l’image de la photo de couverture prise sur un tournage, où elle lasse sa chaussure dans la rue. Pas exactement le genre de photo que l’on pourrait attendre en couverture de l’autobiographie d’une star hollywoodienne. On lit alors ces souvenirs comme on prendrait le thé avec elle et, la dernière page tournée, on se dit que l’on reviendrait bien demain, écouter encore les récits de cette vie si riche et à la joie de vivre communicative.

Benjamin Cros
( Mis en ligne le 07/01/2005 )
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