L'actualité du livre
Philosophie  

Le Bonheur ou l’art d’être heureux par gros temps
de Jean Salem
Bordas 2006 /  16 €- 104.8  ffr. / 284 pages
ISBN : 2047299454
FORMAT : 14 x 22 cm

L'auteur de l'article : Geneviève Djénati est psychologue clinicienne et psychothérapeute, et enseigne à l'université de Paris V.

Le bonheur, vraies et fausses pistes

La scène se passerait à la campagne dans une maison confortable ; par la fenêtre, on apercevrait un magnifique parc… sous la pluie ; un rideau de pluie ininterrompu que le vent projetterait sur le salon de jardin en rotin qui aurait dû servir encore un peu. C’est l’été après tout, la fin de l’été certes, mais encore quelques rayons de soleil, de repos en chaise longue et de lecture à l’ombre et cela aurait été le bonheur. Le bonheur quand même, ne pas le manquer ! Lire puisqu’il pleut. Et pourquoi pas le livre de Jean Salem. Si nous avons le bonheur de nous l’être procuré. Pourquoi ? Tout d’abord pour nous sentir moins seul (qui ne s’est pas questionné ou n’a pas aspiré à ce que nous nommons le bonheur ?) et parce que c’est une mine de références concernant le sujet. Et surtout, par-dessus tout, parce que nous aurons la satisfaction de cheminer avec l’auteur qui nous transmet avec délice son savoir et ses réflexions, nous entraîne sur les pistes (et les fausses pistes) du bonheur et nous fait en découvrir les cachettes.

Jean Salem nous le dit, le bonheur ne se satisfait pas d’un simple pré. On en veut partout, tout le temps, il «fait office de concept-écran» et "indéniablement, par gros temps, l’idée du bonheur fait recette". Dès la préface, Jean Salem nous prévient, il tient à mener son enquête sur ce bonheur à tout prix et sur «les moyens de ne pas le manquer en un temps d’amertume et de catastrophes». L’ouvrage est composé de sept chapitres dans lesquels sont répertoriées et analysées les différentes approches du bonheur, après avoir consacré le premier de ceux-ci à ses définitions. Ainsi se succèdent les approches métaphysiques, éthiques, psychologiques, anthropologiques, sociologiques du bonheur. Epicure y côtoie Aristote, Rousseau, Maupassant et beaucoup d’autres. Les points de vue sont si variés (et tous éclairés) que lorsqu’on croit avoir trouvé une réponse qui nous satisfasse ; l’auteur nous y soustrait en nous proposant un autre éclairage. «La pensée, source de tous les maux ?» : suivrons-nous Maupassant sur cette voie ? Ou bien plutôt irons-nous sur celle du bonheur «après, ailleurs» ? Pourquoi ne pas choisir «le mépris» d’un Moravia et trouver que «le bonheur est d’autant plus grand qu’on y prête moins attention» !

La liste serait trop longue et le plaisir gâché si tout était révélé ici. A chaque lecteur le plaisir de rencontrer les anciens et les modernes et de puiser dans la connaissance, avant de «chercher par lui-même la façon dont il peut devenir heureux».

Geneviève Djénati
( Mis en ligne le 11/09/2006 )
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