L'actualité du livre
Filmset Grands classiques  


Film couleurs en Noirs et Blancs
de Rainer Werner Fassbinder
avec Günther Kaufmann, Ron Randell, Hanna Schygulla
Carlotta Films 2012 /  2.29 € - 14.99 ffr.
Durée film 92 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : Allemagne, 1971
Sortie DVD : 4 Avril 2012

Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : International 2.0 mono
Sous-titres : Français


Bonus : Aucun


Whity, film plus ancien que Lili Marleen, dévoile les faiblesses de Rainer Fassbinder dans un abracadabradantesque scénario qui est non seulement mal joué mais surjoué, comme dans une mauvaise représentation théâtrale.

Nous sommes ici dans l'Ouest des États-Unis à la fin du XIXe siècle. Whity (Günther Kaufmann) est le domestique noir des Nicholson, une famille de riches propriétaires terriens. Depuis que Ben Nicholson (Ron Randell) s’est remarié avec une femme infidèle, le domaine sombre dans la décadence. Le patriarche possède deux fils d’un précédent mariage : l’un est un homosexuel caché et l’autre un attardé mental. À la fois bouc émissaire et confident de la famille, Whity accepte son sort. Mais Hanna (Hanna Shygulla), une prostituée de saloon dont il est amoureux, tente d’attiser en lui une réaction de révolte…

Il est difficile de faire plus grotesque tant les situations sont caricaturales. Pour dénoncer l'oppression des noirs par une caste de blancs, Rainer W. Fassbinder accentue le maquillage blanc de la famille dont les membres deviennent livides et comme maladifs. Des zombies et des fantômes. A l'image, cela devient grotesque aussi.

Rapidement, nous glissons dans des rapports de soumission tellement outrés que le film en perd toute crédibilité. Quand il rentre dans un saloon, Whity est maltraité par quatre personnes (forcément de couleur blanche). La scène est comme surjouée, avec des coups si peu réalistes que l'on se demande où Fassbinder veut en venir avec une telle exagération. Et quand Whity est fouetté par Ben dans une autre scène ridicule, la femme de ce dernier, Katherine Nicholson, s'évanouit, la main sur le front.

Whity ne manquera pas une occasion d'embrasser le fils homosexuel tandis que l’autre fils, débile profond, n'a en tout qu'une seule expression durant tout le film, outre son teint blafard : l'apathie. D’ailleurs, les personnages des propriétaires parlent lentement et se déplacent tout aussi lentement.

Le tout finit dans un bain de sang et seuls Hanna et Whity en ressortiront vivants, s'embrassant sur une plage, dans un soleil couchant et un ciel bleu… On ne peut faire plus manichéen...

Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 27/04/2012 )
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