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Huit Préludes, Petites Esquisses d'Oiseaux
Olivier Messiaen (1908-1992)
Günter Reinhold( piano )

Thorofon / Intégral 2001   
TT :  50 mn.
CTH 2114
1 CD

Enregistrement : (studio) octobre 1990. Stéréo DDD. Prise de son correcte, légèrement agressive.
Notice (français, anglais, allemand) indigente et pédante.

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Les Huit Préludes sont la première œuvre pianistique d'Olivier Messiaen, écrite en 1928-1929. Encore imprégnés de debussysme, jusque dans les titres impressionnistes (Chant d'extase dans un paysage triste, Instants défunts, Les Sons impalpables du rêve, Plainte clame, Un reflet dans le vent), ce sont, de l'aveu de l'auteur, des études de couleurs composées sur des modes harmoniques, premier élément défini du style de sa maturité. Cela dit, il faut souligner ce que ces pièces présentent de neuf par rapport à Debussy : un mince souci de la narration, une conception beaucoup plus ouverte de l'espace et, déjà, une certaine dose de mysticisme, pour ne pas dire de transe immobile.

Günter Reinhold, qui paraît cultiver une ressemblance physique avec son maître Messiaen, n'est en tout cas pas son meilleur serviteur. Curieusement appliqué, il ne paraît pas s'émouvoir des jeux de résonance et de la sagesse olympienne qui se dégagent de ces notes, sous ses doigts un rien précipitées. Son instrument, un Bösendorfer mal capté, n'a pas le nimbe opaque et cotonneux qui rendrait palpable l'imagination éthérée de son mentor. Jeu honnête, vigoureux, presque littéral, mais qui n'a pas la dimension onirique et la variété de celui de Roger Muraro, qui vient d'enregistrer ces mêmes pièces pour Accord. Ah, bien sûr, Muraro ne s'écoute pas jouer avec un casque "de face, d'une manière absolument authentique, tel le public" et "la vitesse du marteau, mesurée juste avant qu'il n'atteigne les cordes" n'a peut-être pas "une distance temporelle de la 1/800 de seconde, obtenant ainsi 1018 différentes intensités pour chaque ton, d'un fortissimo qui dépasse pratiquement les limites de charge de l'instrument jusqu'à la note silencieuse, le marteau ne rejoignant pas la corde". Mais bon, on ne peut pas tout avoir…

Günther Reinhold, lui, fourbi de cet indispensable "piano à queue avec ordinateur" qui lui permet en outre un "enregistrement de la pédalisation extrêmement gradué", a choisi de fermer son programme par l'une des dernières pièces de Messiaen, les Petites Esquisses d'Oiseaux de 1985, sorte de condensé de son écriture pianistique – composée spécialement pour le Bösendorfer " Impérial ", doté d'une octave supplémentaire (particularité dont Messiaen tire un lugubre parti dans la deuxième pièce, intitulée Merle noir). Encore une fois, le jeu de Reinhold n'a ni la chatoiement, ni la précision, ni la singularité extrême requises par cette écriture, sans la trahir toutefois. Mais est-ce assez pour recommander ce disque ?


Olivier Philipponnat
( Mis en ligne le 08/06/2001 )
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