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| Documentaires -> Culturel |
Déploiement d'un regard
avec Krzysztof Kieslowski, Michal Tarkowski, Julius Machulski, Irena Lorentowicz
Editions Montparnasse 2011 / 19,99 € - 130.93 ffr.
Durée DVD 242 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : Pologne, 1974
Sortie DVD : 1er Mars 2011
Version : 1 DVD-5, zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.33
Format image : Couleurs, 4/3
Format audio : Polonais 2.0 mono
Sous-titres : Français
- Premier amour (1974, couleurs, 52 min.)
- Passage souterrain (1973, N&B, 29 min.)
- Le Personnel (1975, couleurs, 67 min.)
- La Paix (1976, couleurs, 82 min.)
- Une brève journée de travail (1981, couleurs, 73 min.)
Bonus :
- Les larmes de Jadwiga, analyses des films (Gérard Pangon)
- Pologne années 70 : la liberté contrôlée (Jean-Yves Potel)
Lauteur du compte rendu, Benoît Pupier, est réalisateur de documentaires. Marcel Poulet, un peintre docre en son pays est son dernier film.
http://marcelpoulet.free.fr/
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En 1994, Krzystif Kieslowski clôture son cheminement de cinéaste avec Rouge, fiction très maitrisée. Formé à l'école de cinéma de Lodz à la fin des années 60, influencé par les documentaires de ses professeurs, Kieslowski accompagne d'abord les mouvements de contestations sociales et politiques dans une Pologne communiste, avec un désir premier de rendre compte directement de la réalité. Puis il y aura une remise en cause du cinéma documentaire, une interrogation sur la question de la représentation et sur l'obscénité de montrer des gestes et des émotions sans distance et sans mise en scène. Gérard Pangon analyse ce basculement dans Les Larmes de Jadwiga, en complément. Ou comment les larmes du jeune homme de Premier amour amène Kieslowski à s'interroger sur sa position de voyeur. Vincent Amiel dans Kieslowski (collection Rivages cinéma, 1995) décrit également la mise en place dans l'uvre de la question du doute, le glissement vers la dramaturgie pour questionner le monde dans une position plus métaphysique.
Ce coffret DVD propose cinq films inédits en France, réalisés pour la télévision polonaise entre 1974 et 1981, avant les films les plus connus Décalogue (1988), La Double vie de Véronique (1991) et Trois couleurs (1993-1994). Ils montrent un pays aux prises avec un système politique en faillite. En complément, Jean-Yves Potel, universitaire et écrivain, raconte le combat des ouvriers et des intellectuels, dans un mouvement qui donnera naissance à Solidarnosc. Ces films montrent une mise en scène qui se met en place. Des effets de bougé apportent un rendu documentaire, des amorces floues orientent le regard.
Premier amour est un documentaire qui suit un couple de dix-huit ans, confronté à une grossesse précoce. Passage souterrain est un court récit sur la fuite des sentiments. Un homme retrouve une femme qui l'a quitté. Elle travaille dans une boutique dans un souterrain. Derrière la vitre, les incertitudes du monde extérieur et sa violence. La vitre sera l'un des éléments symboliques du cinéma de Kieslowski, entre espace privé et espace social, paroi qui sépare, lieu des reflets. Le Personnel est un récit d'apprentissage. Le jeune Romek trouve un poste de costumier dans un théâtre. Il découvre un monde de conflits, de lutte de classes. Il est amené à faire un choix. Si les conflits et la question du choix structurent la dramaturgie, la forme documentaire est très présente : le théâtre, ses coulisses, ses hiérarchies sociales. Certains des protagonistes jouent leur propre rôle. La Paix est un conte moral. Gralak sort de prison. C'est un idéaliste qui veut reconstruire sa vie. Il se heurte au système et à ses compromissions. Une brève journée de travail raconte la gestion des émeutes après une hausse de prix des denrées alimentaires par un secrétaire du Comité local du Parti, à Radom. Le film joue d'effets de montage. En 1981, après la création de Solidarnosc, l'homme raconte ce qu'il a vécu en 1976. Le récit joue d'accélérations temporelles fragmentaires : un gros plan se fige sur un personnage, ellipse, plans du personnage explicitant son avenir, retour au récit. Le cinéaste ajoute des images d'actualité, montre Lech Walesa porté en triomphe, juxtapose images documentaires et reconstitutions. Cela illustre l'importance du montage dans l'uvre du cinéaste.
Il est passionnant de découvrir dans des films de jeunesse de Krzystof Kieslowski, grâce à ce vrai travail éditorial des éditions Montparnasse, le déploiement d'un regard, les choix formels qui annoncent la suite. Il faudrait éditer les nombreux autres documentaires de Kieslowski pour continuer le travail critique.
Benoît Pupier
( Mis en ligne le 11/03/2011 )
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A lire également sur parutions.com:Trois couleurs : Bleu, Blanc, Rouge
de Krzysztof Kieslowski La Double vie de Véronique
de Krzysztof Kieslowski Le Décalogue
de Krzysztof Kieslowski | |
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