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Là-bas quel leurre est-il ? avec Stanley Donen, Cary Grant, Audrey Hepburn, Walter Matthau Aventi Distribution 2004 / 9.99 € - 65.43 ffr. Durée film 113 mn. Classification : Tous publics | Sortie cinéma : 1963, USA
Titre original : Charade
Version : Zone 2/Pal
Format vidéo : 4/3
Format image :1 :33
Format audio :Anglais (Dolby digital 2.0)
Sous-titres : film (sous-titré en français) ; bonus (version française et version anglaise)
Bonus :
Couples et duos : Cary Grant & Howard Hawks, documentaire écrit et réalisé par Laurent Préyale
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Sur une musique de Henry Mancini, des noms dacteurs sengagent dans le labyrinthe stylisé, au design très sixteen, du générique de Maurice Binder. Ce dispositif graphique, le titre, ainsi que les premières images du film, où un faux revolver menace lhéroïne qui se révèle être dupée par son époux, projettent demblée le spectateur dans lunivers dédaléen du mensonge et de lartifice.
La vie de Regina Lampert, incarnée par Audrey Hepburn, va rapidement basculer, le jour où, suite à lassassinat de son mari, elle est persécutée par de mystérieux individus lancés à la recherche dun magot volé dont elle ignore lexistence. Elle cherche assistance auprès dun séduisant quinquagénaire, Peter Joshua alias Cary Grant, homme aux multiples identités et à lattitude ambiguë. Offrant de multiples rebondissements, cette histoire à tiroirs, traitée sur un ton tragi-comique, est menée à un rythme effréné. Lintrigue, de cette comédie sophistiquée, passe pourtant promptement au second plan. Le film repose, en effet, en grande partie sur la complicité du couple vedette aux réparties cinglantes et drôles. Malgré ses déconvenues successives, Audrey Hepburn, parfaite ingénue espiègle élégamment habillée par Givenchy, succombe au charme de Cary Grant, dont cétait lultime rôle.
Ces deux acteurs, omniprésents à lécran, occupent tout lespace reléguant les autres protagonistes à des rôles de figuration. Dincessants mouvements de caméra saisissent la chorégraphie de leurs corps, perpétuellement en mouvement, qui soppose au hiératisme des malfrats, entre autres interprétés par James Coburn, aux allures peu recommandables. Ils évoluent dans une ville idéalisée, aseptisée où les clichés liés à Paris sont malicieusement exploités par Stanley Donen, de la promenade sur un air daccordéon à bord dun bateau-mouche décoré de lampions au final se déroulant dans la cour du Palais Royal et à la Comédie Française. Lesthétisme de ce monde factice, par lextravagance des plans et le traitement aplat des couleurs, est proche de celui des comédies musicales hollywoodiennes de cette époque. Audrey Hepburn fait dailleurs explicitement référence, lorsquelle se promène sur les bords de la Seine en compagnie de Cary Grant, à Un américain à Paris de Vincente Minelli (1951) et au personnage de Gene Kelly, le complice de Stanley Donen. A linstar de Minelli, ce cinéaste réalisa lui aussi bon nombre de comédies musicales parmi lesquelles Drôle de frimousse (1957), avec Audrey Hepburn, dont laction se situe également à Paris. Dailleurs, la France scella la collaboration du cinéaste et de lactrice car ils y tournèrent de nouveau ensemble, en 1967, Voyage à deux.
Charade, rappelant par ces jeux de leurres permanents un autre film de Stanley Donen Arabesque (1966), est devenu une comédie culte qui inspira divers cinéastes. La scène de lenterrement fait irrésistiblement penser à celle dans les Barbouzes (1965) de George Lautner. Jean-Pierre Rappeneau, quant à lui, a repris, dans Tout feu tout flamme (1981), le ressort comique dune traduction simultanée perturbée à lE.U.R.E.S.C.O, tandis que les courses poursuites, notamment sur les toits de Paris, ont inspiré Roman Polanski pour Frantic (1987).
Cette énième ressortie en DVD de Charade propose en bonus un documentaire, réalisé par Laurent Préyale en 2002, nétant pas des plus adéquats puisquil propose un parallèle entre Cary Grant et le cinéaste Howard Hawks qui tournèrent cinq films ensemble. Ce rapide survol hagiographique plein demphase, sur la vie et la carrière de ces deux hommes de cinéma, savère particulièrement conventionnel et standardisé. Il ne suffit pas dadjoindre des bonus à des films faut-il encore que ceux-ci présentent un intérêt notable, or en loccurrence ce nest pas vraiment le cas.
Corinne Garnier ( Mis en ligne le 13/09/2004 ) Imprimer | |
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