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Iwo Jima, Acte 1 avec Clint Eastwood, Ryan Philippe, Jesse Bradford, Adam Beach Warner Home Video 2007 / 22.99 € - 150.58 ffr. Durée film 132 mn. Classification : Tous publics | © 2007 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved.
Sortie Cinéma, Pays : 2006, Etats-Unis
Sortie DVD : 30 mai 2007
Titre original : Flags of Our Fathers
Version : 2 DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
DVD Edition Collector
DVD 1
- Le film chapitré
DVD 2
- Le livre et le scénario
- Six hommes courageux
- Les coulisses du film
- Le drapeau sur lîle
- La création des effets visuels
- Un regard sur le passé
- Bande annonce Imprimer
Quand une image lemporte sur les faits et mérite le sacrifice dhommes pour les effets quelle engendre
Qui na pas vu, aperçu, imprimé dans un coin de rétine, un recoin du cerveau, cette image dhommes, des soldats américains, dressant en titans modernes une bannière étoilée ?
Avant le «grand pas pour lhumanité» de Neil Armstrong, bien avant lhéroïsation des braves pompiers de Manhattan, ces jeunes américains participèrent malgré eux à lalimentation de la mythologie américaine, histoire inscrite dans le marbre, sans trop de scrupules et à force de propagande. Mémoires de nos pères, cest cela : non pas ladmiration béate de grands héros américains, mais un saisissant flash-back sur six anti-héros, pions prisonniers denjeux politiques, idéologiques et financiers qui les dépassent.
Six jeunes hommes parvenus à hisser ensemble ce drapeau au sommet du mont Suribachi sur lîle japonaise dIwo Jima. La photo vaut de lor et doit redonner confiance au peuple américain, pour un soutien moral
et financier indispensable à leffort de guerre. Trois des «héros nationaux», rapatriés, deviennent, aux sens propre et figuré, les portes étendards de la puissance yankee : adulés par les foules, ils ont pour nouvelle mission de vendre des bons de guerre. Sauf quun secret les lie à cette photo en fait mensongère, un compromis avec lhistoire dont ils saccommodent plus ou moins, qui les hante plus ou moins, ce que lon comprend au fil de lintrigue, au gré dun montage résolument dégingandé, entre la tranquillité suspecte du Home Sweet Home et lhorreur de la guerre
Ils sappellent John Bradley, dit «Doc» (Ryan Philippe), Irah Hayes, lindien (Adam Beach) et René Gagnon (Jesse Bradford)
Et cest un nouveau chef duvre que nous livre Clint Eastwood, un film intelligent et sensible en plus dêtre remarquablement réalisé, adaptation du roman de James Bradley, fils de John. Un film de guerre ? Oui et non tant le propos est humaniste (centré sur les individus ici suivis) et politique (une critique de la Raison dEtat dans ce quelle peut avoir de plus inhumain justement, et, tristement, datemporel ; voir les passerelles obligées que le film pose avec la situation actuelle). Pourtant, les scènes de combats sont bluffantes : armada américaine sur le Pacifique un signe en soi de lhyperpuissance américaine à lépoque -, embrasement de lîle sous une pluie de bombes, massacres difficilement supportables
Mais le réalisme sert moins à impressionner quà nourrir la réflexion : héros modernes, ces hommes ne sont que des pantins
On prend plaisir à les suivre, dans leurs déroutes, la peur des combats, la douceur ouatée des foyers retrouvés, lintrospection qui égratigne. Dommage que le réalisateur, sans doute pour rassurer un public américain toujours rétif à lanonymat, ait confié lun des premiers rôles au trop fameux - mais pas moins convaincant - Ryan Philippe. Le film aurait gagné en véracité en ne recourrant pas à une tête daffiche, ce qui rend dailleurs le second volet de ce vibrant diptyque - Lettres dIwo Jima - plus percutant encore : en sintéressant aussi au côté japonais du point de vue des soldats, aussi jeunes, aussi manipulés, aussi malaisément patriotes, Eastwood souligne sa leçon de morale
et en contrepoint, luniversalité de la guerre : toujours horrible et machiavélique, jamais vraiment héroïque, légitime
ni propre.
Cette édition collector renferme en outre quelques bonus précieux : sur l'écriture du scénario à partir du roman de Bradley, les effets visuels et leur rendu bluffant des combats ; surtout, sur la reconstitution de la scène de la prise de photo, impressionnante et franchement émouvante. 1945, cest aujourdhui encore.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 01/06/2007 ) Imprimer
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